Youri Borissov: le projet de création d’un système de fusée super-lourde est en cours de discussion
Youri Borissov. Image d'archives.
Le 12 avril, le monde célèbre la Journée de l'astronautique. Il y a 62 ans, le cosmonaute soviétique Youri Gagarine était la première personne au monde à voler en orbite. Après avoir effectué une révolution autour de la Terre sur le vaisseau "Vostok", il a atterri dans la région de Saratov. Le développement de l'exploration spatiale habitée, le programme lunaire russe et les tests du vaisseau spatial prometteur Orël ont été discutés dans une interview avec TASS de Youri Borissov, directeur général de la société d'État Roscosmos.
- Quelles voies de développement de l'astronautique habitée voyez-vous ? L'essentiel des travaux reste-t-il sur la future Station Orbitale Russe (ROS) ou un vol vers la Lune ? Quand un cosmonaute russe pourra-t-il visiter la Lune ?
- Les deux directions sont essentielles pour le développement de l'astronautique habitée russe.
Roscosmos développe un projet de conception de la nouvelle station orbitale russe, au cours de laquelle son apparence sera déterminée et la principale option de déploiement et l'inclinaison de l'orbite cible de la station seront sélectionnées. Nous avons impliqué le cercle le plus large du public dans la discussion sur ce que devrait être la ROS, des universités spécialisées à l'Académie russe des sciences.
Quant au vol vers la Lune, pour la mission d'atterrissage d'un cosmonaute à la surface de la Lune, l'approbation du programme de création d'un complexe de fusée spatiale de classe super-lourde (KRK STK) est requise. À l'heure actuelle, le projet de programme, ainsi que l'élaboration et l'approbation du programme lunaire, sont coordonnés par les autorités exécutives fédérales (FOIV).
- Quand commencera la formation des cosmonautes pour les vols vers la ROS ?
- Après l'approbation de la conception préliminaire de la station orbitale russe. Sur la base des résultats de ces travaux, le développement d'un programme de préparation des équipages au vol dans le cadre du programme d'expédition ROS va commencer.
- Si nous parlons du futur vaisseau spatial habité "Orël", sera-t-il prêt pour le premier vol en 2024 ? Quel est l'état des travaux ?
- Le "Orël" piloté est au stade de la fabrication de modèles et de prototypes, effectuant des tests autonomes des composants du navire. Les travaux ont commencé sur le développement expérimental d'un navire de transport habité sur des maquettes grandeur nature.
Initialement, il était prévu d'effectuer des essais en vol d'un vaisseau de transport prometteur (PTK) avec amarrage à la Station spatiale internationale. Mais compte tenu du fait que nous travaillons simultanément à la création d'une nouvelle station orbitale, il semble logique de lier les systèmes du vaisseau et de ROS, pour synchroniser les essais en vol avec le déploiement du ROS. Roscosmos développe un projet fédéral pour créer un complexe spatial ROS. Il comprendra des fonds pour la création d'infrastructures au sol pour le lancement de modules et du PTK depuis le cosmodrome de Vostochny.
- Le vaisseau conservera-t-il le nom "Orël" ou sera-t-il renommé ?
- Il n'est pas prévu de renommer le vaisseau Orël.
- L'une des principales directions de Roscosmos est maintenant la production en série de satellites. Est-il possible de lancer la production en série d'engins spatiaux afin d'augmenter le nombre de touristes spatiaux ?
- Le développement de la production en série d'engins spatiaux est déjà réalisé par RKK Energuya, le développeur et fabricant de Soyuz MS et de Progress MS. L'approche de cette question nécessite une attention particulière. Tout d'abord, nous devons assurer la sécurité des cosmonautes.
- Les touristes devraient-ils décoller dans un avenir prévisible ? Quand? Qu'en est-il des cosmonautes d'autres pays ? Peut-être que les pays d'Afrique ont exprimé le désir de voler dans l'espace sur le Soyouz russe ?
- Des négociations sont en cours avec des représentants de plusieurs pays étrangers sur la possibilité d'organiser pour eux des missions spatiales habitées. Les négociations en sont à différentes étapes. Vous en apprendrez davantage sur les résultats après la conclusion des accords et des contrats.
Interviewé par Yekaterina Moskvich
[KN: Il est un peu curieux que Borissov semble relancer le projet de lanceur super-lourd... En même temps la perspective étant lointaine, ça ne coûte rien...]