Création d’un appareil qui simulera, sur Terre, un champ de rayonnement complexe à l’intérieur d’un vaisseau spatial

Le vaisseau Orël.

Le vaisseau Orël ©Energuya/Roscosmos.

Des employés de l'Institut commun de recherche nucléaire (JINR)(ou en russe Объединенного института ядерных исследований - ОИЯИ -soit donc OIYaI) ont développé et breveté un appareil qui simulera sur Terre toutes les conditions d'un champ de rayonnement complexe à l'intérieur d'un vaisseau spatial créé par des particules de rayonnement cosmique galactique.

"Le Joint Institute for Nuclear Research a reçu un brevet pour un dispositif de simulation de faisceaux d'ions lourds à haute énergie de champs de rayonnement mixtes pour la radiobiologie expérimentale. En fait, l'invention implique la création dans des conditions terrestres d'un simulateur de champ de rayonnement complexe à l'intérieur d'un engin spatial formé par des particules de rayonnement cosmique galactique (GCR) lors d'un vol dans l'espace lointain », indique le message du l'organisation.

Il est à noter que la création d'un tel champ d'irradiation d'objets biologiques est la tâche la plus urgente de la radio-biologie spatiale. Ainsi, jusqu'à présent, les études de l'effet du rayonnement du GCR ont été menées sur des accélérateurs avec uniquement des faisceaux de particules monoénergétiques individuelles, alors que le champ de rayonnement à l'intérieur de l'engin spatial est à plusieurs composantes. Il comprend des neutrons, des quanta gamma et des particules chargées jusqu'aux noyaux très lourds. De plus, ce champ de rayonnement a un spectre d'énergie très large.

Comme le notent les auteurs de l'invention, un large faisceau de toutes les composantes du champ de rayonnement interne avec une énergie allant jusqu'à 1 GeV / n (noyaux lourds avec une charge allant jusqu'à 27) est créé derrière le simulateur proposé. C'est largement suffisant pour reproduire tous les principaux effets radio-induits du rayonnement sur l'équipage dans l'espace.

Le simulateur du champ de rayonnement interne, tel que l'a précisé le service de presse, est prévu pour être inclus dans l'installation d'expérimentation dans le domaine de la radiobiologie spatiale (SODIB) sur un faisceau de noyaux de fer sur la chaîne radio-biologique du Nuclotron du Complexe NICA.

NICA est l'un des six projets de mégasciences en Russie, selon lesquels un collisionneur sera construit à l'Institut de recherche nucléaire. Cette installation, espèrent les scientifiques, aidera à comprendre comment les protons et les neutrons se sont formés dans l'Univers dans les premiers instants après le Big Bang. Le collisionneur devrait commencer à fonctionner à plein régime en 2023.

[Le principal problème, mais pas le seul, d'un voyage humain vers Mars (et même vers la Lune s'il est durable) reste les effets délétères des rayonnements provenant de l'espace sur les organismes vivants, rayonnements contre lesquels nous sommes protégés sur Terre par le champ magnétique. Les apprentis-sorcier qui annonce des voyages vers Mars pour après-demain le savent pertinemment... Ce simulateur devrait permettre d'une part d'étudier ces effets néfastes des rayonnements mais aussi de tester les technologies de protection encore balbutiantes.]

Source: TASS