C'est quoi (qui) ce site?
L’auteur de ce site est né avec l’âge spatial : 1955, deux ans après, le premier satellite était lancé par l’URSS et ouvrait une nouvelle ère de l’humanité. Dans les deux décennies qui ont suivi, une folle, mais passionnante, course à la conquête spatiale a fait rage pour s’achever en 1975 par la mission Apollo-Soyouz lors de laquelle Soviétiques et Américains se sont donnés rendez-vous en orbite terrestre.
Nul doute que, quand vous vivez ces aventures dans votre enfance, cela vous marque à jamais : « On ne guérit pas de son enfance » comme dit le poète. Et cela d’autant plus qu’au-delà des exploits technologiques, c’est une révolution dans la façon de voir le monde qui s’est produite. Il est sans doute difficile de nos jours d’imaginer à quel point la vision du monde physique a changé : découvrir, même par image interposée, la rotondité de la Terre (à peine entrevue depuis les avions), l’état d’apesanteur, et sans nul doute le plus étonnant, le noir du vide spatial : oui le ciel est noir et notre bleu du beau temps n’est que l’exception terrestre due à sa fine couche atmosphérique. Et plus encore, sortir dans l’espace, ce monde inconnu, marcher sur la Lune pour y contempler la Terre…
Bien sûr de nos jours, l’aventure spatiale n’est plus si extraordinaire. Les satellites étanchent nos soifs d’images et de communications. Pourtant le cosmos reste noir, inquiétant, dangereux. Et l’Homme hésite à s’aventurer au-delà de l’orbite terrestre : vide, rayons cosmiques, durée des voyages, tout semble se liguer pour empêcher une nouvelle exploration humaine, celle de Mars. Aussi bien pour des raisons économiques que technologiques, en ce début d’année 2018, l’Homme hésite…
Il revoit ses ambitions à la baisse : on commencera plutôt par un retour vers la lune. Cela n’empêchera pas les sondes automatiques d’aller explorer les autres planètes.
D’autant que désormais Russes et Américains ne sont plus seuls dans l’effort spatial : l’Europe mais aussi la Chine, le Japon, le Canada et d’autres apportent leur concours.
Alors pourquoi l’activité spatiale russe ? Les sites sont peu nombreux, surtout en français, à se consacrer au cosmos russe. Certains le font, avec brio, d’un point de vue technologique détaillé mais forcément basé sur le plus long terme. Ici je propose un suivi plus fréquent de l’actualité spatiale russe.
On rappellera que les russes (en réalité les soviétiques) ont été des acteurs majeurs de l’ère spatiale héroïque (premier spoutnik, premier cosmonaute, première sortie dans l’espace, première femme dans l’espace…). Ils ont réussi, après être passé pas loin de la disparition de leur industrie spatiale dans les années 90, à préserver leur savoir-faire. Et ce avec un budget en gros 10 fois inférieur à celui de la NASA et à peine équivalent à celui de l’Europe.
A coup sûr, ils continueront à faire parler leurs compétences. C’est au suivi de l’actualité de cette aventure qui reste humaine (cosmonautes, ingénieurs, managers) que ce site est consacré.
Bonne découverte.
Patchfree
Janvier 2018.
La méthode
Ici pas de "sources" anonymes dans l'industrie spatiale russe ou autre. L'actualité rassemblée ici provient des divers sites consacrés à l'activité spatiale russe et en particulier des sites de Roscosmos et des entreprises qui font partie de la "GK", l'entreprise d'Etat, Roskosmos. Un site est particulièrement bien informé, le site, et son actif forum, du magazine "Novosti Kosmonavtiki". Ces sites sont principalement en russe. En anglais l'excellentissime "RussianSpaceWeb" d'Anatoly Zak fournit de remarquables informations aussi bien sur l'actualité que sur l'histoire de l'espace russe (et des pays qui formaient l'ancienne URSS). On y a ajoutera le forum (partie consacrée à la Russie) de "NasaSpaceflight". En français plusieurs sites, souvent généralistes, apportent aussi de précieuses informations, et en particulier le "Forum de la Conquête Spatiale", lui aussi très actif avec sa partie dévolue à la Russie. Très détaillé et informé le site de Nicolas Pillet dit "Nikolaï" "Kosmonavtika" est particulièrement utile, et lui exclusivement consacré à l'espace soviétique et russe.
Enfin, point de salut sans les nouvelles, malheureusement parfois imprécises en matière d'espace, des agences de presse russes: TASS, RIA, Interfax... ou des sites de journaux russes.
A noter: les informations rapportées ici le sont de façon la plus proche de celle de la source. Mais cette façon reste forcément personnelle car, outre les difficultés de traduction, toutes les informations ne sont pas intéressantes pour notre intérêt occidental. Parfois j'ajoute, entre crochets pour bien les distinguer, des interprétations toutes personnelles qui me semble aider à la compréhension des informations rapportées. Ces interprétations correspondent donc bien à une vision de l'auteur du site.
Transcription des noms russes
Voilà bien une affaire délicate. La difficulté provient du fait que l'alphabet cyrillique n'a pas pour toutes les lettres une correspondance directe avec notre alphabet latin et qui plus est, l'ordre des lettres est différent. S'ajoute à cela les transcriptions anglaises qui ne seraient pas forcément les nôtres mais qui sont souvent... dominantes parce que largement partagées dans l'industrie spatiale et ailleurs.
Pour ce qui nous intéresse ici, nous allons voir quelques exemples montrant les difficultés. Роскосмос par exemple, s'écrit en français Roscosmos, mais l'anglais écrit Roskosmos, alors que le c chez nous (la plaie!) fait au choix le son s ou k selon ce qui le suit ou le précède... Faisons le choix de Roscosmos puisque cosmos est un nom de la langue française. Союз se traduit Soyuz en anglais mais Soyouz en français. Le satellite КАНОПУС: faut-il transcrire par Kanopus ou bien Canopus (ce qui rappelle le mot canopée) ou même Canopous puisqu'il y a le son "ou" ? Mais, en même temps le latin nous dit que la terminaison serait plutôt "us", et comme on sait, le latin est une langue morte dont on ignore la prononciation réelle...
Que disent les autorités? Plein de choses...d'où il ressort qu'il existe plusieurs normes...que translittération n'est pas équivalent à transcription... La norme ce serait ISO9. Je vous souhaite bien du plaisir à lire la page wiki dédiée à cette question: https://fr.wikipedia.org/wiki/ISO_9
КАНОПУС-В et Союз-2.1в sont deux exemples également intéressants: la lettre russe B est la troisième lettre de l'alphabet russe ce qui signifie que nous parlerions ici de Canopus-C: en réalité il s'agit bien de Canopus (ou Kanopus) suivi de la lettre russe "B" qui signifie probablement vsesoyuzny” (всесоюзный) qui pourrait être traduit par "toute l'union", soit donc tout le territoire de l'ancienne Union Soviétique*. Pour ce qui est de Soyouz 2.1C il s'agit de la troisième version du matériel (après donc A, B,...). Pourtant on trouve généralement la transcription Soyuz 2.1V du fait que cette lettre (le B cyrillique) se prononce en russe comme le V français (ou anglais). S'ajoute à cela la confusion qui peut naître avec les chiffres romains qui peuvent ainsi laisser penser que le satellite Canopus-V serait la cinquième version...
Vous l'avez compris, une traduction/transcription/translittération bien réglementaire et constante n'est pas toujours possible: aller parler de Soyouz 2.1C si tout le monde ne connaît que Soyouz 2.1V... Sans compter qu'au tout début du projet de cette fusée elle fût dénommée Soyouz 1, alors même qu'elle apparaîtrait bien postérieurement à son aînée la fusée Soyouz (la vrai Soyouz 1) ou même que la Soyouz 2.1 a ou b.
Mon parti-pris sera donc d'utiliser la traduction la plus couramment admise. Et ne me demandez pas comment je détermine celle-ci.
*Merci à Christian Lardier pour avoir attiré l'attention sur le nom de ce satellite et à Anatoly Zak pour son explication.