L'avenir de l'ISS est décidé tous les 4 ans par les principaux partenaires.
Jusqu'ici ceux-ci ont renouvelé leurs engagements jusqu'en 2024, et très probablement jusqu'en 2028. Néanmoins que se passera-t-il ensuite?
Avec les relations devenues difficiles entre les USA et la Russie (sanctions en tous genres de l'Occident et il faut bien le dire que l'Europe suit de gré ou de force le grand frère américain), les Russes ont développé, sur le papier, des alternatives, même s'ils préfèreraient une poursuite de la coopération internationale.
En attendant, plusieurs schémas sont dessinés: séparation du segment russe de l'ISS avant que celle-ci ne soit précipitée dans l'atmosphère puis l'océan, et addition de nouveaux éléments, ou bien création d'une nouvelle station russe, appelée ROSS. Cette dernière hypothèse rend possible de choisir une autre inclinaison de son orbite, celle de l'ISS (c'était un compromis) étant trop peu inclinée et ne survolant pas tout le territoire russe, trop au Nord.
RIA Novosti rapporte la présentation de Vladimir Solovyov d'Energuya, et Directeur de vol du segment russe de l'ISS.
La nouvelle station spatiale russe comprendrait au moins cinq modules, dont un compartiment séparé pour accueillir quatre touristes avec hublots et WiFi, a déclaré Vladimir Solovyovv, premier concepteur général adjoint d'Energuya .
En mai, Dmitri Rogozine, le directeur général de Roscosmos, avait déclaré que la Russie créerait une nouvelle station orbitale proche de la Terre après 2030.
Dans une présentation faite par Solovyov lors des Journées des sciences spatiales à l'Institut de recherche spatiale (IKI) de l'Académie des sciences de Russie (RAN), il est à noter que la station de service orbitale russe (ROSS), contrairement à la Station spatiale internationale, volera en orbite avec une inclinaison de 71,6 degrés au lieu de 51,6 degrés, la majeure partie du territoire de la Fédération de Russie pouvant être observée à partir de celle-ci.
La station sera de conception similaire à la station russe Mir, qui a fonctionné en 1986-2001. Il comprendra au moins cinq modules: module de base; module de production; module de support matériel (entrepôt); module de plate-forme pour l'assemblage, le lancement, la réception et l'entretien d'engins spatiaux; module commercial pour quatre touristes avec deux grands hublots et accès WiFi.
Selon la présentation, il est prévu de lancer les modules en orbite par des lanceurs "Angara-A5" depuis le cosmodrome de Plesetsk ou de Vostochny, et les modules eux-mêmes vont être créés sur la base du module d'énergie scientifique (NEM) de l'ISS, qui n'a pas encore été construit.
En outre, les plans prévoient l'amarrage régulier (de temps en temps pour ravitailler) à la station d'un module de laboratoire de production en vol libre, qui est censé être lancé sur une fusée Soyouz-2.1b depuis Plesetsk ou Vostochny. Ceci pour s'affranchir des effets perturbateurs de la station sur certaines expériences scientifiques.
Bien sûr le financement de la création d'une nouvelle station spatiale russe n'a pas encore été alloué et beaucoup de choses peuvent se passer dans le domaine spatial et politique d'ici là...
La station MIR, préfiguration d'une future station russe ROSS ? Image d'archive.