Un seul et même bloc d’injection pour Soyouz-5 et Angara

Le composite avec le bloc DM-03 (partie du bas) lors de la préparation d'Elektro-L en décembre 2019.

Ce n'est pas vraiment une nouvelle mais cela illustre bien la nouvelle politique de développement de Roscosmos: le lanceur Soyouz-5/Irtish partagera avec le lanceur Angara-A5 le même bloc d'injection, à savoir une version du bloc DM-03 d'Energuya, déjà utilisé sur Proton-M et Zenit-M.

La politique de Roscosmos est désormais de ne permettre le développement que d'un type d'élément de lanceur, c'est-à-dire pas question que plusieurs éléments aux caractéristiques et fonctions proches soient développés dans diverses filiales de Roscosmos comme cela a souvent été le cas dans le passé. A tel point que la concurrence s'était installée entre les entreprises conceptrices. Cette concurrence a souvent été au final néfaste pour la cosmonautique soviétique puis russe: le plus bel exemple étant celui de la compétition qui n'a pas permis à l'URSS d'aller sur la Lune dans les années soixante (même si tout se s'explique pas par cette concurrence).

Aujourd'hui, pour des raisons de financement contraints, le travail est réparti entre les diverses entreprises de Roscosmos: ainsi si le lanceur de classe moyenne Soyouz-5 est développé par le couple Energuya/RKTs Progress et le lanceur lourd Angara-A5 par Khrunitchev, leur étage d'injection finale sera commun et sera celui d'Energuya, le DM-03, fils d'une longue série de blocs d'injection, apparus dans les années soixante pour la fusée lunaire N-1 sous le nom de bloc D, et depuis modifié par petites touches.

Khrunitchev se concentrera sur le développement des versions futures de l'Angara: Angara-A5M, Angara-A5P, Angara-A5V. Cette dernière devrait être l'occasion d'introduire un bloc d'injection beaucoup plus puissant, de type cryotechnique, le KVTK, qui devrait également à terme, équiper le lanceur super-lourd russe, Yenisseï.

Source: TASS; Crédit photographique: Roscosmos