Un vaisseau soyouz pour touristes (riches)

Un vaisseau soyouz "spécial touristes" est en phase de préparation a annoncé Sergueï Krikalyov en charge des vols pilotés à Roscosmos.

De quoi s'agit-il?

Les vols soyouz avec touristes vont reprendre en 2021 (date à laquelle les besoins de sièges sur soyouz pour les astronautes américains devraient ne plus exister).

Les russes avaient annoncé que, pour les rentabiliser, ces vols devraient comprendre un pilote russe et deux touristes. Oui mais: le soyouz se pilote en principe à deux: le cosmonaute central et le cosmonaute situé à gauche lorsqu'on fait face au tableau de bord. Du moins est-ce ainsi que ce dernier est agencé rendant l'action sur les commandes aisée pour les deux personnes qui se partagent les tâches. En vérité, beaucoup de choses sont automatiques et, en régime normal, les interventions des pilotes sont assez simples...quand on a  subi l'entraînement du TsPK! Il en va tout autrement pour des non professionnels, ces fameux touristes, qui occupent le siège de droite (à la droite du commandant de bord), qui ne subissent que quelques semaines d'entraînement/familiarisation et dont l'activité pendant le vol se limite à régler le volume de leur système audio... Pas question, si on veut "démocratiser" (comprendre "attirer des clients"), de leur enseigner les gestes que les cosmonautes professionnels ont mis des mois ou des années à apprendre et répéter. Et ce d'autant que ces touristes, porte-monnaie oblige, sont généralement très occupés et qu'ils, même s'ils désirent se payer un tour dans l'espace, ne sont pas prêts à passer des heures sur les simulateurs. Il faut donc rendre la console de bord manœuvrable facilement par le seul commandant de bord.

C'est donc à ce quoi s'attelle Energuya sur un exemplaire de Soyouz dont la fabrication a été financée par la société américaine "Space adventures" qui traditionnellement recrute les touristes pour Roscosmos. Cette société a pris le risque de commander ce soyouz, alors qu'aucun contrat n'a encore été signé par d'éventuels touristes. Il faut croire qu'elle a quand même bon espoir d'en recruter assez facilement... Le fait que les contraintes de préparation soient réduites devrait y aider.

Source et crédit photographique: TASS

Un lancement Soyouz depuis Baïkonour en juillet 2016 ©Marina Lystseva/TASS.