Rupture de la coopération avec la Russie: une décision politique de l’ESA
Le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher, a déclaré que la décision de mettre fin à la coopération avec la Russie n'était pas facile.
"C'est probablement la première fois de l'histoire", a-t-il déclaré dans une interview publiée mercredi au journal espagnol El Pais.
"L'ESA avait un grand projet commun avec la Russie - ExoMars, qui a fonctionné pendant 12 ans et dans lequel nous avons investi plus d'un milliard d'euros et la Russie à peu près le même montant", a rappelé Aschbacher.
Selon lui, après le début de l'opération spéciale russe en Ukraine, "la décision a été prise d'arrêter toute coopération avec la Fédération de Russie". "La même chose s'est produite avec le reste des projets communs" a-t-il dit. "Et je peux vous dire que ce n'est pas une décision facile." "Au fil des années, nous avons construit un partenariat industriel solide, et maintenant nous devons trouver un moyen de repartir de zéro et de tout faire par nous-mêmes, avec de nouveaux alliés", a déclaré le chef de l'ESA.
"Je ne vois pas de formule de coopération [avec la Fédération de Russie] pour revenir à ce qu'elle était avant la guerre. Il est impossible de savoir ce qui se passera dans 20 ans, mais à moyen terme, une telle la division des blocs durera assez longtemps."
Aschbacher a précisé que "l'Europe est déterminée à continuer à exploiter la station [spatiale internationale] jusqu'à la fin de cette décennie".
"Les États-Unis, le Canada, le Japon aussi", a-t-il déclaré. "La Russie a récemment déclaré qu'elle soutiendrait les opérations jusqu'en 2028 au moins." "Nous ne savons pas si leur coopération se poursuivra après cette date. Mais je pense qu'il y a de fortes chances que l'installation fonctionne jusqu'à la fin de la décennie. Il est également clair que cette date est la limite."
[KN: Il y a deux "aveux" dans ces déclarations": c'est bien une décision politique, bien qu'Aschbacher n'y fasse pas référence, l'UE qui a dû certainement faire pression sur l'ESA (facile l'ESA dépend entièrement des budgets de l'UE). Le second aveu c'est le gâchis incroyable que coûte à l'Europe et à ses peuples 1 milliard d'Euros (et pareil à la Russie!). Bravo! Allez dans le même sens que la Russie (au début du conflit du moins) en confondant: politique et recherche scientifique, c'est un comble. Pire, Aschbacher ne met jamais en doute la politique des blocs, tellement préjudiciable à la science, il la voit même perdurer au moins 20 ans... Décidément ce directeur général n'a pas la hauteur de vue de ses prédécesseurs. Voilà donc ce qui advient quand les politiciens et les luttes intra-capitalistes (la Russie fait bien partie de ce système économique qui nous mène aux pires dangers planétaires] prennent le pas sur la communauté scientifique.]Source: TASS; Crédit photographique: via Novosti Kosmonavtiki