Rogozine à propos d’eROSITA, des OVNIs, de l’impression 3D dans l’espace…

Dmitry Rogozine à Russia 24.

Le samedi 11 juin 2022, Dmitri Rogozine, PDG de Roscosmos State Corporation, dans une interview accordée à la chaîne de télévision Russie 24, a évoqué les travaux de l'observatoire spatial astrophysique russe Spektr-RG, la recherche sur les ovnis et les perspectives de l'impression 3D dans l'espace.

La re-mise en route du  télescope allemand eROSITA sur Spektr-RG

"Nous avons parlé à ces représentants influents de l'Académie des sciences de Russie [RAN] qui ont exprimé des doutes sur l'opportunité [d'allumer le télescope allemand]. Maintenant, les scientifiques russes ciblent certains objets dans les galaxies. Et à cet égard, le télescope russe [ART-XC sur Spektr-RG] a des capacités accrues pour la recherche en ligne fixe d'un point spécifique dans le ciel étoilé. J'étais d'accord avec cela, mais nous pensons aussi que le télescope allemand serait utile ici pour le spectre plus doux. Nous avons donc convenu que chacun s'occupe de ses affaires. Nous continuerons à étudier l'adaptation de notre gestion à la gestion du télescope allemand afin que nous devenions propriétaires à part entière de l'ensemble de l'observatoire spatial. Nous travaillerons aussi efficacement que possible. Nous avons assuré à RAN que ce sera fait par des professionnels de haut niveau, qui ont assemblé l'observatoire chez NPO Lavochkine (une entreprise de Roscosmos). Et nous donnerons des informations au RAS au cours de notre étude du système de contrôle. Je pense qu'il faudra plusieurs mois pour bien comprendre les algorithmes du système de contrôle et, sans semer la confusion, se connecter. Il faudra de deux à quatre mois."

À propos du paiement du vol de l'astronaute de la NASA Mark Vande Hai vers l'ISS

"Nous avons reçu un financement complet d'Axiom, qui a servi d'intermédiaire dans l'organisation de ce vol. Le retard de paiement était exactement d'un mois. Tous les fonds sont venus en entier en roubles"

Sur les tâches fondamentales de la science spatiale

"L'un d'eux est de sauver la Terre d'éventuelles collisions dangereuses avec certains corps [célestes] qui peuvent provenir de l'espace lointain. La deuxième tâche fondamentale est ce qui inquiète l'humanité depuis des millénaires - existe-t-il une autre vie que celle qui existe sur notre planète? Je me compte parmi les partisans du fait que nous ne devrions pas être seuls [dans l'univers]"

À propos d'OVNIs

"Des recherches sur les ovnis ont été et sont menées, y compris dans notre Académie des sciences. Des faits sont recueillis et vérifiés, mais 99,9% sont des phénomènes atmosphériques ou autres physiques qui ne sont pas liés à la véritable hypothèse sur l'apparition de ces ovnis. Mais nous admettons que de tels phénomènes pourraient avoir lieu. Je connais personnellement les témoignages de nos pilotes d'essai honorés de l'URSS qui, dans les années 1970, pour la première fois, lors du vol de nouveaux équipements aéronautiques, ont dû faire face à ce qui les obligeait à esquisser ce qu'ils avaient vu après leur retour du vol. Cela apparaissait généralement lors du premier vol d'essai. Ce sont des gens sérieux, en qui nous n'avons aucune raison de ne pas faire confiance. Nous comprenons qu'il existe des phénomènes qui nous sont inconnus, ce qui donne à penser que, très probablement, un tel phénomène existe. La NASA a également des partisans du fait que, peut-être sommes-nous l'objet d'une observation extérieure. Peut-être que notre technologie et notre compréhension de la science sont insuffisantes pour réaliser pleinement cela. Après tout, non seulement nous pouvons examiner les microbes, mais nous pouvons être examinés comme des microbes."

À propos de l'impression 3D à bord de la nouvelle station russe

"Nous mettrons en place dans les travaux de conception préliminaire de la station-service orbitale russe les possibilités qui nous permettront d'avoir à bord des structures susceptibles d'être détruites et divisées en poudre, qui seront utilisées pour la cuisson de pièces et la réparation ultérieure des composants de la station. J'appelle conditionnellement ce travail "Samoyède", lorsque des éléments secondaires de la station sont utilisés à l'aide d'une imprimante 3D pour les transformer en matières premières. Pour l'orbite proche de la Terre, cela n'est peut-être pas si important, mais pour les expéditions de longue distance, il n'y a pas d'alternative. Par conséquent, nous devons apprendre à imprimer des pièces [dans l'espace] dans le cadre des technologies additives en utilisant le matériau qui sera à portée de main."

Source et crédit photographique: Russia 24 et Roscosmos