Après Soyouz-5, Angara A5M passera à la soudure par friction-malaxage pour ses réservoirs

Un réservoir d'oxygène liquide chez Polyot.

Un réservoir d'oxygène liquide chez Polyot.

AO Polyot (la branche d'Omsk du Centre Khrounichev, qui fait partie de Roscosmos) utilisera de nouvelles technologies dans la production des lanceurs lourds Angara-A5M.

Rappelons d'abord que les lanceurs Angara A5 sont né il y a bien longtemps, vers la fin des années 90 alors même que la Russie se remettait péniblement  et lentement de la chute de l'URSS et des pillages de ses fleurons industriels par ceux qui allaient devenir les oligarques actuels. Le capitalisme a fait quelques heureux mais l'État était désorganisé incapable de financer de grands projets. Aussi celui d'un nouveau lanceur a mis beaucoup de temps à passer des tables à dessin à la matérialisation dans le métal...

Lorsque l'argent est de nouveau arrivé jusqu'aux bureaux de conception et aux usines de l'industrie spatiale le projet a pu être remis en route avec un premier lancement en 2014. Aujourd'hui les nouvelles lignes de production sont en fin d'installation à Omsk chez Polyot mais elles ne tourneront à plein régime qu'en 2024.

L'un des problèmes de cette fusée réside dans le fait que l'écart temporel entre conception et matérialisation a été grand et que pendant ce temps les techniques de fabrication ont changé et le marché a imposé d'améliorer le rapport poids satellisé/coût.

Aussi il est très vite apparu la nécessité d'envisager une version modernisée de l'Angara, alors que celle-ci n'a pas encore livré de charge utile...vraiment utile (des maquettes).

Deux solutions sont apparues faisable pour cette nouvelle version: d'une part des moteur amélioré de 10% (les RD-191M) et d'autre part une structure plus légère comme expliqué plus bas.

Actuellement, AO Polyot utilise le soudage à l'arc sous argon pour fabriquer les réservoirs de comburant et de carburant pour les étages des fusées Angara-1.2 et Angara-A5. Dans la production de l'Angara-A5M, le soudage par friction (soudage par friction-malaxage) sera utilisé. Pour cela, l'entreprise dispose de trois machines spéciales.

Parmi les avantages du soudage par friction : haute qualité de la soudure avec un nombre minimum de défauts ; la résistance de la soudure est identique à la résistance du matériau de base ; une méthode plus rapide par rapport au soudage à l'arc sous argon. La machine de soudage par friction vous permet d'éliminer automatiquement l'excès de matériau et d'effectuer une inspection par ultrasons de la couture.

Cette technique est celle qui est utilisée sur le nouveau lanceur Soyouz-5 qui doit remplacer le lanceur Zenit de fabrication ukrainienne, mort du conflit entre la Russie et l'Ukraine depuis 2014 et encore plus maintenant après l'invasion russe.

La technologie de soudage par friction a été testée chez Polyot dès 2016.

De plus, dans la production des lanceurs Angara-A5M, une machine sera utilisée pour produire des sections de réservoirs avec un fond variable et un traitement précis, ce qui allégera chaque réservoir de 200 à 300 kg.

Source et crédits photographiques: Roscosmos/Roussky Kosmos/Igor Marinine

Travail dans l'un des réservoirs chez Polyot.

Travail dans l'un des réservoirs chez Polyot.

Un "fond" de réservoir chez Polyot.

Un "fond" de réservoir chez Polyot.

De nouvelles machines pour la fabrication des réservoirs de l'Angara.

De nouvelles machines pour la fabrication des réservoirs de l'Angara.

Des visiteurs chez Polyot à Omsk.

Des visiteurs chez Polyot à Omsk.

Des réservoirs.