Doutes sur le lancement L14 de OneWeb: Roscosmos réclame des garanties

Le composite supérieur dans le MIK 112 de Baïkonour.

La société d'État Roscosmos a demandé des lettres de garantie à Arianespace et OneWeb pour que les satellites OneWeb, dont le lancement est prévu en 2022 depuis le cosmodrome de Baïkonour, ne soit pas utilisé à des fins militaires.

Sinon, la fusée porteuse Soyouz-2.1b avec 36 satellites, qui doit être lancée le 5 mars (heure de Moscou), sera retirée du complexe de lancement et emmenée dans le bâtiment d'assemblage et d'essai, rapporte le service de presse de Roscosmos.

«Nous exigeons des garanties juridiquement contraignantes complètes que OneWeb n'utilisera pas ces satellites à des fins militaires et ne fournira pas ces services aux départements militaires concernés. Nous avons le temps jusqu'au 4 mars, jusqu'à 21h30, heure de Moscou, lorsque le travail d'organisation du lancement deviendra irréversible. Si nous ne recevons pas une telle confirmation de nos partenaires, la fusée sera retirée du lancement et les satellites seront envoyés au bâtiment d'assemblage et d'essai », a déclaré Dmitry Rogozine, directeur de Roscosmos.

Les satellites OneWeb, dans le cadre du lancement prévu le 5 mars, ont été fabriqués par OneWeb Satellites (détenu à 50% par AIRBUS Defence and Space et à 50% par OneWeb) dans une usine en Floride (USA).

Depuis 2020, le projet OneWeb est porté par Bharti Global (Inde) et le gouvernement britannique, qui détenaient chacun 42,2 % des actions. Les actions restantes ont été réparties entre Softbank (Japon) - 12,3% et Hughes Network Systems (USA) - 2,6%, ainsi que des actionnaires minoritaires. En septembre 2021, Eutelsat a finalisé son investissement dans OneWeb, après avoir reçu à l'époque une participation de 24 % et le statut de copropriétaire. En août 2021, le conglomérat sud-coréen Hanwha a annoncé un investissement dans OneWeb via sa filiale informatique de défense Hanwha Systems, qui a l'intention de prendre environ 8,8% dans la nouvelle répartition des parts.

En lien avec la position hostile du Royaume-Uni à l'égard de la Russie, une autre condition au lancement d'engins spatiaux le 5 mars est le retrait du gouvernement britannique des actionnaires de OneWeb.

Le refus de lancement ne causera pas de préjudice économique grave aux activités de Roscosmos et de ses filiales. La création de fusées et d'étages supérieurs a été payée presque intégralement par le client. Les satellites disponibles au cosmodrome de Baïkonour y resteront jusqu'à ce que la situation soit résolue. Aucun autre moyen de lancer des véhicules de la constellation orbitale OneWeb n'est prévu dans un proche avenir, et sans reconstitution de la constellation, le fonctionnement complet du système est impossible. Dans le même temps, la partie russe est prête à remplir ses obligations si le client étranger fournit les garanties légales appropriées.

Actuellement, il y a une préparation prévue pour le lancement. Aujourd'hui, des circuits sont en cours d'assemblage et des tests autonomes de systèmes et d'assemblages d'engins spatiaux, d'un étage supérieur et d'un lanceur sont en cours, ainsi que l'interaction des équipements embarqués et des équipements au sol. Jeudi, il est prévu de réaliser un ensemble de tests de préparation au lancement de l'étage supérieur Fregat, et des tests généraux auront lieu dans l'après-midi. Vendredi soir, il y aura une réunion de la Commission d'État, à la suite de laquelle des décisions devraient être prises sur le ravitaillement en carburant du lanceur.

Si le lancement est annulé, le retrait du lanceur du complexe de lancement aura lieu sans conséquences. En particulier, les sources de courant chimique de l'étage supérieur Fregat sont chargées jusqu'à fin avril 2022, et l'étalonnage du système de contrôle permet son utilisation jusqu'en mai. Le système de propulsion de fregat est rempli de composants combustibles, il peut être utilisé jusqu'au 10 août de cette année. Le lanceur "Soyouz-2.1b" a une longue période de garantie, si nécessaire, il peut être utilisé à d'autres fins.

Source: Novosti Kosmonavtiki