Une inflexion de la stratégie américaine dans l’espace ?

Bill Nelson

Bill Nelson ©Bill Ingalls/NASA.

L'arrivée de Joe Biden à la présidence des USA va-t-elle conduire à une inflexion de la stratégie spatiale américaine et en particulier de l'approche de la coopération internationale dans ce domaine?

Les déclarations sur l'ISS et sur une éventuelle révision du projet Gateway lunaire le laisse penser.

Bill Nelson, le nouveau chef de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) des États-Unis, entend poursuivre le maintien du budget américain pour le projet ISS au-delà de 2024. Il l'a annoncé dans une interview au Washington Post publiée mercredi.

Citant Nelson, le journal écrit que le nouveau chef de la NASA va "chercher des financements pour la Station spatiale internationale et après l'expiration de l'approbation actuelle" de son calendrier à la fin de 2024. Nelson est favorable à l'extension de l'exploitation de l'ISS jusqu'en 2030 et à son remplacement par un projet commercial, note l'article. "Je pense que c'est une continuité naturelle", a déclaré Nelson à propos d'un tel programme. De son point de vue, le transfert progressif du projet sur des rails commerciaux est possible si l'exploitation de l'ISS est prolongée jusqu'en 2030. "Nous parlons encore de neuf ans. Regardez à quelle vitesse les technologies se développent", a déclaré le chef du département spatial américain.

En outre, la publication indique que Nelson va réviser le projet américain de création d'une station de passerelle circumlunaire.

Nelson, 78 ans, a pris la tête de la NASA le 3 mai. Le Sénat américain l'a confirmé à l'unanimité dans ses fonctions le 29 avril. Le président américain Joe Biden a présenté l'ancien astronaute et législateur Nelson au Sénat en mars.

S'exprimant le 21 avril devant le Comité sénatorial du commerce, des sciences et des transports lors d'une audition pour examiner sa candidature, Nelson a déclaré qu'il soutenait le fonctionnement continu de la Station spatiale internationale tant que cela ne mettrait pas en danger la sécurité de son équipage. En outre, il a reconnu que le moment du retour des astronautes américains sur la Lune pourrait être décalé, bien que la NASA se prépare toujours pour la première mission de ce type en 2024. Nelson a également exprimé l'opinion que l'exploration spatiale chinoise, y compris l'exploration lunaire et avec la participation potentielle de la Russie, devrait préoccuper les États-Unis. Enfin, il a confirmé qu'il avait l'intention de rechercher une augmentation du nombre de participants à l'accord proposé par Washington sur l'exploration de la lune, appelé accord Artémis.

Un retour à une politique un peu plus réaliste et à une coopération spatiale moins "occidentalo-centrée" ? On peut le souhaiter.

Source: TASS