RKS fournira une communication numérique avec l’ISS via des satellites nationaux
Depuis la disparition de l'URSS les communications entre les vaisseaux pilotés, l'ISS et la Terre sont un handicap pour la Russie.
En effet le pays a perdu les navires relais qu'elle pouvait placer en mer autour du globe et ne doit donc plus compter que sur les stations de son territoire (heureusement assez étendu, mais malheureusement aussi très au Nord). De cette manière les liaisons directes avec les cosmonautes ne sont possibles que pour des périodes très courtes, surtout s'il s'agit de transmettre des images vidéo.
Avec le développement de l'ISS et la coopération internationale, les Russes peuvent compter sur le système américain TDRSS qui permet une liaison vidéo sinon continue du moins fréquente et durable.
Seulement avec l'arrivée des sanctions américaines visant la Russie il n'est pas gagné qu'ils conservent l'accès à ces moyens. Jusqu'à présent, du fait de la bonne entente en matière d'astronautique humaine, cela ne posait pas de problème: les américains forcés de passer par les soyouz pour rejoindre l'ISS ne pouvaient en aucun cas mettre en cause cet échange de bons procédés.
Dès lors qu'ils peuvent atteindre l'ISS avec les vaisseaux commerciaux les américains ne sont plus sous pressions. Vu du côté russe cela menace leur réel accès indépendant à l'espace. Aussi depuis plusieurs années ils ont travaillé à construire des alternatives à TDRSS.
Pour cela ils disposent maintenant de trois satellites relais Louch qui en théorie peuvent faire transiter les communication depuis n'importe quelle orbite terrestre vers le sol russe. En théorie du moins car pour cela il faut moderniser les systèmes sur l'ISS et sur les Soyouz. C'est de cela dont il est question dans l'information diffusée par RKS (une filiale de Roscosmos) qui conçoit le matériel de communication spatiale russe:
La Russian Space Systems Holding (RKS, qui fait partie de Roscosmos) a mis à niveau le système de commande et de mesure Klen-R, qui est utilisé pour communiquer avec le Soyouz MS, le vaisseau spatial de transport Progress MS et le segment russe de la Station spatiale internationale. Klen-R avec un système de communication à large bande et il permettra de passer à une communication vidéo numérique à haut débit avec l'équipage et quadruplera la zone de visibilité radio du segment russe de l'ISS.
Aujourd'hui, les complexes terrestres Orion sont utilisés pour communiquer avec la station, dont la zone de réception est limitée au territoire de la Russie, et le temps de réception d'une image télévisée au format analogique ne dépasse pas 20 minutes par orbite. Pour passer à l'échange d'informations numériques, les spécialistes de RKS ont équipé le Klen-R d'un modem de système de communication à large bande. Le système modifié subit actuellement des tests expérimentaux chez Energuya.
Le système de commande et de mesure "Klen-R" a été développé par RKS en 2010. Maintenant, les stations au sol "Klen-R" fonctionnent à Moscou, Zheleznogorsk et au cosmodrome de Vostochny. Le système est conçu pour contrôler et échanger des informations avec des engins spatiaux à des fins scientifiques et socio-économiques, des complexes spatiaux habités, des stations orbitales, des étages supérieurs à travers les satellites relais du système de relais spatial multifonctionnel "Louch".
[Si un jour, le segment russe devait perdre la partie américaine (certain au USA en rêvent, comme les partisans d'une Amérique dominante retournant sur la Lune, mais ils viennent de perdre les élections) et devenir autonome, alors il serait autonome pour ses communications.S'il y a un effet positif des sanctions contre la Russie, c'est bien de l'avoir poussée a développer un grand programme de substitution technologique et relancé la création nationale. Même avec un budget spatial maigrichon la Russie est capable de jouer un rôle non négligeable dans ce domaine].
Source et crédits photographiques: RKS/Reshetnyov/Roscosmos