Navette soviétique: que sont devenus ou vont devenir les exemplaires?

Bourane par l'auteur de Buran.ru, Vadim Loukasevitch

Mise-à-jour du 18 novembre 2020: en fait le propriétaire a été retrouvé, il est le directeur d'une énigmatique société kazakh dont le directeur a répondu au tweet de Rogozine. Sauf qu'il a été imprudent car il s'avère que l'Etat kazakh a décidé d'intenter un procès pour récupérer les biens et liquider la société... On se demande bien de toute façon comment une société peut s'être attribuée la propriété des engins. Tout cela seulement parce qu'à l'époque ni la Russie ni le Kazakhstant n'étaient en mesure de s'intéresser aux devenir des navettes soviétiques...

Sources: TASS

Notre site n'est pas censé traiter de l'histoire de la conquête spatiale, serait-elle russo-soviétique. Néanmoins ces jours-ci, Rogozine, le DG de Roscosmos a parlé de l'exemplaire de la navette spatiale soviétique Bourane qui repose dans un MIK de Baïkonour et qu'il a cherché a racheter. En effet celle-ci appartient semble-t-il à un propriétaire kazakh...dont il n'a pas pu obtenir l'identité.

On le sait, à la suite de la disparition de l'URSS il s'est fait tout et n'importe quoi pendant des années de misère économique. Alors que les personnes les mieux placées se sont emparées des objets au sens large appartenant à l'Etat (qui s'était effondré): industries, etc...le pays a été divisé en une multitude de pays indépendants. Le grand principe a été que ce qui se trouvait sur le sol d'un pays appartenait à ce pays: cela a été vrai pour le cosmodrome de Baïkonour et pour une part des équipements qui s'y trouvaient. Mais la Russie loue jusqu'en 2050 au moins une partie du cosmodrome alors que d'autres sont rétrocédées au Kazakhstan. Il en a résulté un imbroglio juridique, sans compter les petits malins qui ont vendu certains objets à l'étranger...

La navette soviétique n'a pas échappé à cette histoire. Par la suite les Russes, quand ils en avaient les moyens, ont tenté de racheter ou récupérer des exemplaires de la navette Bourane.

Il faut savoir qu'il existe ou a existé plusieurs exemplaires de vol et plusieurs exemplaires de test.

Vadim Lukasevitch, auteur du magnifique site internet buran.ru en a parlé à RIA Novosti:

Au total, cinq exemplaires de vol de Bourane devaient être construits en Union soviétique, mais seulement trois ont été réalisés, et une douzaine de parties à différents degrés d'élaboration ont également été créés, a déclaré à RIA Novosti Vadim Lukashevich, le créateur du site Web et d'un livre sur Bourane.

Mardi, le directeur général de " Roscosmos " Dmitri Rogozine a déclaré que la société était prête à aider nos musées à acheter au Kazakhstan la deuxième navette spatiale de vol.

"Si nous comptons tout, ils ont dû fabriquer cinq exemplaires de vol, mais seuls les trois premiers étaient entièrement assemblés. Le premier a volé dans l'espace, est devenu Bourane. Le second est maintenant à Baïkonour , le troisième est à Joukovski", a déclaré Lukashevich.

Selon l'expert, le premier engin de vol «Bourane», qui a effectué un vol unique en 1988, a été détruit après l'effondrement du toit du bâtiment d'assemblage et d'essai de Baïkonour en 2002.

Le deuxième modèle de vol est maintenant dans le bâtiment d'assemblage et de ravitaillement à Baïkonour.

Le troisième des vaisseaux assemblés a été transporté vers l'aérodrome Joukovski.

Le quatrième n'était pas terminé, mais plus tard, il a été complété, après quoi il est resté longtemps à Gorky Park, et a récemment été transféré à VDNKh.

"Si nous le démontons en plusieurs parties, alors il a l'aile droite du quatrième engin de vol, l'aile gauche a été faite pour des tests de vide thermique, le fuselage a été pris du produit dit 011 pour des tests de résistance, mais aussi des vaisseaux déjà améliorés de la deuxième série", a déclaré l'expert.

Rogozine a raconté comment il avait tenté de racheter le "Bourane" stocké à Baïkonour.

Quant aux modèles de test, le premier était destiné aux tests de résistance. Deux maquettes sont maintenant à Baïkonour - l'une est dans le musée, et l'autre, la dénommée maquette technologique, qui a pu être installée sur la rampe de lancement pour tester divers systèmes, est stockée dans le bâtiment d'assemblage et d'essai avec le deuxième exemplaire de vol et le lanceur Energuya.

"Il y avait aussi une version analogue pour les essais en vol horizontal atmosphérique, il s'appelle PTS-02 OK GLI. Un atterrissage automatique était pratiqué dessus. Il se trouve maintenant au musée technique de Speyer en Allemagne" [Nous l'avons visité - NDLR de Kosmosnews.fr*], a ajouté Lukashevich.

Il a également parlé des différents stands où divers systèmes et paramètres les ex-futurs vaisseaux ont été testés. Plusieurs d'entre eux ont été créés, mais surtout un modèle électrique ressemble à un vaisseau à part entière. Après avoir séjourné chez Energuya à Korolyov il est maintenantdans le parc Sirius à Sotchi.

Source et illustration graphique: RIA Novosti/Buran.ru et pour la photo ci-dessous kosmosnews.fr

L'OK-GLI au musée Speyer en Allemagne ©kosmosnews.fr. Cette version "atmosphérique est dotée de 4 réacteurs.

Bourane et son lanceur Energuya sur le transporteur à Baïkonour © RIA Novosti / Alexander Mokletsov. Phot d'archives.