3 + 1 = Lune selon Energuya
Titre un peu mystérieux.
Energuya, qui par ailleurs développe le nouveau vaisseau spatial russe Orël, et sera le maître d’œuvre du futur lanceur super-lourd Yenisseï, vient de déposer un brevet selon lequel il est possible de réaliser une mission humaine sur la surface lunaire sans...lanceur super-lourd!
La voie stratégique pour aller sur la Lune fait l'objet depuis longtemps de discussions âpres et de désaccords au sein de l'industrie spatiale russe (mais aussi mondiale) et divers scénarios ont été mis-au-point, en particulier en Russie où les financements sont bien inférieurs à ce qu'ils sont aux USA.
Dans ce brevet, qui n'est qu'un brevet, et en rien la direction que souhaite aujourd'hui prendre la Russie, le scénario proposé fait intervenir 4 lancements: 1 lanceur soyouz 2 et 3 lanceurs Angara A5V. Évidemment il est bien moins couteux en développement et en opération que l'utilisation d'un lanceur super-lourd.
Chose plus étonnante il ne nécessite pas de retour dans l'atmosphère terrestre à la seconde vitesse cosmique car il fait intervenir une étape supplémentaire: le passage par l'ISS (ou une autre station en orbite basse de la Terre). Le retour (comme le lancement) de l'équipage se fait sur un Soyouz MS et son lanceur Soyouz 2.1a classique.
Le reste du voyage (assuré par 3 lancements d'Angara A5V) met en jeu un un vaisseau lunaire 5transportant l'équipage au-delà de l'orbite terrestre) réutilisable assurant l’alunissage et le décollage depuis la surface lunaire, d'un étage d'injection en orbite lunaire (de ce vaisseau), d'un module "tanker" lui-aussi envoyé en orbite lunaire et d'un vaisseau de réapprovisionnement en ergols déposé à la surface lunaire.
L'inconvénient d'un tel scénario est sa complexité avec le nombre de rendez-vous nécessaires. Mais c'est aussi un domaine où les Russes excellent. L'avantage: le coût, et probablement un risque moindre (à vérifier) pour l'équipage puisque celui-ci revient classiquement comme aujourd'hui depuis l'ISS.
Source: Novosti Kosmonavtiki et montage kosmosnews.fr à partir d'images de Roscosmos