Une station spatiale de ravitaillement des engins spatiaux pour des destinations plus lointaines
Alors que la NASA devait remettre à samedi le lancement de Crew Dragon Demo-2 en raison de la météo menaçante, Dmitry Rogozine, sur la chaîne youtube "Soloviev Live" exprimait le besoin pour la Russie de construire une nouvelle station spatiale autour de la Terre, conçue avec la capacité à ravitailler satellites et engins spatiaux, et de représenter une étape vers des destinations plus lointaine.
La station orbitale, qui sera conçue en Fédération de Russie, pourra être utilisée à l'avenir pour le ravitaillement de satellites et d'engins spatiaux. Cela a été annoncé mercredi par le chef de Roscosmos Dmitry Rogozine sur la chaîne YouTube "Soloviev Live".
"Nous avons besoin d'une station orbitale de ravitaillement, qui nous permettra de faire le plein de satellites, d'augmenter leurs ressources en orbite et d'engins spatiaux pour des transitions plus lointaines. En fait, nous créons une étape pour conquérir l'espace lointain du fait que cette station aura une telle fonctionnalité" - dit Rogozine.
De plus, la station elle-même aura une charge utile à bord, elle pourra fournir des fonctions d'observation et d'autres fonctions importantes pour soutenir l'ensemble du groupe orbital. "Ce sera comme le siège de tout un groupe orbital russe", a déclaré le chef de Roscosmos.
"Nous allons collecter des structures spatiales en orbite pour des vols vers Mars, la Lune, vers des astéroïdes, car il est très difficile de soulever la structure entière de la Terre, c'est difficile - il doit y avoir une fusée puissante", a ajouté Rogozin, expliquant que l'équipage sera engagé dans l'assemblage des structures en orbite.
Selon lui, la nouvelle station effectuera les réparations, l'entretien et le remplacement des unités et des pièces qui seront nécessaires soit à la station elle-même, soit pour les systèmes spatiaux qui seront ramenés pour l'entretien. Ces dispositifs et systèmes eux-mêmes devraient être construits sur les principes d'une architecture ouverte, pour le remplacement rapide des unités individuelles. "En fait, après 2030, la Fédération de Russie sera un pays qui créera une nouvelle station", a souligné M. Rogozine.
Il a également rappelé que le lancement de fusées super-lourdes est une tâche très coûteuse, par exemple, aux États-Unis cela coûte 2 milliards de dollars [un seul lancement NDLR]. "La nôtre, bien sûr, sera beaucoup moins cher, mais c'est toujours beaucoup d'argent. Ce qui peut être collecté en orbite est beaucoup moins cher. Par conséquent, la nouvelle station , l'équipage qui y travaille pourra assembler ces structures en orbite ", a expliqué le responsable de Roscosmos.
Clairement les politiques spatiales russes et américaines divergent. Sans doute en raison des différents politiques, à savoir la volonté hégémonique des USA dans le projet Gateway qui ne réserve à la Russie qu'une place mineure, associée à la prétention des américains de privatiser le sol et sous-sol lunaire, auxquelles il faut ajouter les tentatives de nucléariser l'espace sous couvert de changer le climat de Mars à l'aide de super-bombes nucléaires (une pure folie d'un point de vue humain).
Il faut ajouter aussi, très probablement, les moyens financiers dont ne disposent pas la Russie comparés à ceux des USA. Alors que ceux-ci envisagent des lancements directs vers la Lune (puis vers Mars?), la Russie voit plutôt installer une station circum-lunaire avec des "descentes" lorsqu'il le faut sur le sol de notre satellite naturel. Et des va-et-vient entre la station orbitale terrestre et celle autour de la Lune.
Désaccord provisoire ou profonde divergence? Il faudra attendre l'élection du prochain président...des USA (!) pour le savoir, l'actuel ayant des idées fantasques (même pour la NASA!) décidant soudain de mettre de côté le projet Gateway et de poser une échéance: retour sur la Lune d'ici 2024 des américains (dont une femme...).
Source: TASS et TASS; illustration: www.rusianspaceweb.com