Moteur RD-276: une fiabilité remarquable

Assemblage du RD-276 chez Proton-PM à Perm.

Bien que moins renommé que le lanceur Soyouz, la fusée Proton a joué un rôle clé dans l'exploration spatiale soviétique puis russe: on rappellera que le lanceur lourd russe a mis en orbite les engins spatiaux les plus divers et, bien sûr, les plus gros du spatial russe. Il en est ainsi des modules spatiaux de la Station spatiale internationale, des satellites GLONASS, des stations orbitales habitées Salyout et Mir, des stations interplanétaires pour l’exploration de la Lune, de Mars, de Vénus, des satellites de communication dans l’intérêt des clients russes et étrangers.

Si la fusée Proton a connu un certain nombre d'échecs de lancement, les moteurs utilisés au niveau du premier étage présentent un taux de fonctionnement sans problème impressionnant: 0.998 ! Pas mal.

Ces moteurs ont connu diverses évolutions que l'on connaît sous les dénominations de RD-253, RD-275 et RD-276. Mis-au-point par Energomash, fabriqués par Proton-PM (et donc utilisés par Khrunitchev) la dernière incarnation, le RD-276, vient de connaître les derniers essais "à chaud" de la dernière série de production ce 14 novembre 2019 chez Proton-PM. La carrière de cette version a débuté en 2005 et plus de 90 groupes (il faut 6 moteurs pour chaque lanceur Proton-M) de moteurs ont été produits à Proton-PM. Si l'on considère l'ensemble des versions ce moteur a été produit par l'usine de Perm à plus de 3000 exemplaires.

L'usine va désormais se focaliser sur le moteur RD-191 dont la production en série débutera en 2023. Ce moteur équipe le nouveau lanceur Angara qui va remplacer d'ici 2025 le vénérable lanceur Proton-M.

Source et crédits photographiques: Roscosmos/Proton-PM

Suivi des paramètres lors d'un essai à chaud du RD-276 chez Proton-PM.

L'équipe de Proton-PM avec assis au centre (en cravate) Dmitry Schenyatsky, le Directeur Exécutif de Proton-PM (filiale d'Energomash).