Angara: la production en série se prépare
Le lanceur Angara, dont la conception puis le développement remonte aux années 90, a connu bien des retards. Ces derniers ont d'abord été dus à l’effondrement de l'URSS puis, par voie de conséquence, au vieillissement de l'appareil productif de l'industrie spatiale russe.
Si Angara a déjà volé deux fois (avec succès), son exploitation est retardée par la mise en place de sa chaîne de production. Produire un exemplaire (à haut coût) et produire en série sont deux choses différentes. Surtout qu'il faut à la fois assurer la transition entre Proton-M et Angara soit en théorie 2 chaines de production. L'affaire s'est compliquée avec la question du lieu de production: où produire Angara?
Après bien des soubresauts il a été décidé de déplacer la production de Moscou à Perm et Omsk. Perm pour les moteurs RD-191 d'Energomash et Omsk pour La fusée elle-même. Ne subsistera à Moscou que les étages d'injections ou les produits spécifiques de haute technologie chez Khrunitchev auprès du Centre Spatial National. La raison majeur de ces délocalisations réside dans le prix de l'immobilier à Moscou.
C'est donc à Perm, dans l'entreprise Proton-PM que les moteurs RD-191 de l'Angara seront fabriqués. Le 25 octobre un nouveau bâtiment vient d'être inauguré en présence du directeur exécutif de Proton-PM, Dmitry Schenyatsky, du DG d'Energomash, Igor Arbouzov, du gouverneur du gouverneur du territoire (kraï) de Perm, Maxime Reshetnikov, et bien sûr du DG de Roscosmos Dmitry Rogozine.
En 2023 la production du moteur sera de 50 moteurs par an (soit donc l'équivalent de 12-13 lanceurs Angara A5 ou dérivés). Mais la capacité de production sera de 80/an ce qui laisse une réserve de capacité, en cas d'exportation, ou de production d'autres moteurs avec en perspective des moteurs RD-180 pour le STK Yenisseï en 2028.
Source et crédits photographiques: Roscosmos