Négociations entre l’Inde et la Russie dans le domaine spatial

Les délégations en cours de discussion.

Alors que Soyouz MS-14 et son robot anthropomorphique Skybot-F850 doivent être lancés dans quelques heures au moment où ces lignes sont écrites, Roscosmos continue de développer sa politique de reconquête économique.

Ainsi dans la perspective du sommet russo-indien qui doit se tenir début septembre dans le cadre du Forum Économique Oriental (du 4 au 6), une rencontre entre le DG de Roscosmos, Dmitry Rogozine et le Conseiller pour la Sécurité Nationale indien Ajit Doval s'est tenue afin d'étudier les problèmes qui vont être soulevés lors de ce sommet. En général, avant ce type de sommet, les discussions et les accords sont préparés et la rencontre officielle ne fait que les entériner. C'est pourquoi les travaux préparatoires sont très importants.

Or c'est encore plus vrai dans le cas présent avec les sujets des discussions au menu: il s'agit de la coopération entre les deux pays dans le domaine, excusez du peu, des vols spatiaux habités, des systèmes de géo-positionnement spatiaux et de la fabrication des moteurs-fusée!

On sait que déjà un contrat a été signé précédemment pour l'entraînement au TsPK, de 4 cosmonautes indiens.

Mais voilà que les discussions évoquent maintenant d'autres points: les tests aérodynamiques du vaisseau spatial indien et les systèmes de sauvetage du vaisseau et de son équipage en cas d'avarie. Les deux parties ont décidé de parvenir à un accord de coopération avant la fin août. Plus significatifs encore de l'avancée des discussions et de l'importance de la contribution russe: la fourniture par la partie russe d'écoutilles, de sièges pour l'équipage et des scaphandres! Dans ce domaine un accord est espéré le plus tôt possible.

On le voit, l'Inde a probablement décidé, afin d'accélérer son programme spatial habité, de s'appuyer sur les solutions russes éprouvées. Pour la Russie, la fourniture de ces matériels et équipements est évidemment une opportunité économique et stratégique exceptionnelle. Cela rappelle, dans un autre contexte, la fourniture (assez peu documentée) de technologies à la Chine pour ses propres vols habités (voir les ressemblances entre le vaisseau Soyouz et le vaisseau chinois, de même qu'entre les scaphandres Sokol et l'équivalent chinois).

Attention, cela ne signifie pas qu'Indiens (ou Chinois) n'auraient pas été capables de mettre au point de tels équipements: simplement il n'est pas toujours nécessaire de réinventer des solutions fiables, surtout lorsque la sécurité des hommes est en jeu, et que le temps presse.

Source et crédit photographique: Roscosmos