Les cosmonautes russes vont pratiquer un exercice de perçage à bord de Soyouz

Soyouz MS-09 en orbite ©NASA.

On en sait un peu plus sur l'enquête concernant le trou découvert sur le module orbital de Soyouz MS-09 qui avait provoqué en août 2018 une baisse de pression à bord de l'ISS.

Sur l'enquête oui, pas sur l'origine du trou!

Deux "explications" sont en débat. La première se résume à un trou pratiqué au sol lors de la fabrication (mais la baisse de pression a été observée bien après l'arrivée du vaisseau à l'ISS). La seconde: il a été pratiqué en orbite (forcément par un membre de l'équipage présent sur l'ISS à cette période, ce qui serait grave!).

Pour en savoir plus les deux cosmonautes russes avaient réalisé une sortie spatiale spectaculaire pour prélever un échantillon de matériel du côté extérieur du module orbital du soyouz, au prix d'une prise de risque significative. A ce jour on ne connaît pas le résultat de l'analyse de ces échantillons.

Aujourd'hui Dmitry Rogozine, le DG de Roscosmos, a annoncé que les cosmonautes russes vont pratiquer un test en orbite qui consistera à pratiquer avec un perceuse un trou dans une barre métallique. En effet quelle différence y-a-t-il entre percer un trou au sol et dans l'espace? La pesanteur! Oui sur Terre les copeaux métalliques vont tomber majoritairement en un endroit selon la gravité (on dira "au sol"). En apesanteur, ces copeaux vont se retrouver un peu partout. Il serait donc possible, une fois l'expérience réalisée de savoir si le trou a été percé sur Terre ou en orbite. Mais ce n'est pas si simple.

Il semble que les russes aient des indications comme quoi des copeaux ont été retrouvés dans des endroits spécifiques du compartiment orbital. Dans ce cas, il faut vérifier si cette répartition spécifique est due à un perçage à Terre (l'effet de la gravité) ou si cette répartition est due à des effets de courants d'air (flux) à bord du soyouz. C'est ce dernier point que les cosmonautes testeront à bord de l'ISS.

L’enquête est passionnante...à suivre.

Source: RIA Novosti. Crédit photographique: NASA