Coopération spatiale Russie-Chine: le vrai démarrage ?
La coopération dans le domaine spatial entre la Russie et la Chine est tout sauf évident.
Cette coopération a toujours existé selon des modalités assez secrètes, en particulier dans les temps troubles suivant la chute de l'URSS, on pense notamment à l'aide qu'a certainement apporté la Russie dans la mise au point initiale de la capsule pilotée chinoise, des scaphandres des taïkonautes et autres compétences russes reconnues.
Néanmoins voilà plusieurs années que des négociations ont lieu mais restent limitées à des bonnes intentions en raison d'absence de régulations officielles entre les gouvernements des deux pays. L'un des domaines les plus susceptibles de coopération est le domaine des moteur-fusées. Mais comment, pour la Russie, vendre leurs moteurs ou leur savoir-faire sans contrevenir aux législations en matière de brevets, et encore plus lorsqu'il s'agit de sujets sensibles comme des technologies susceptibles de toucher à la défense nationale?
Or voici que les présidents russe et chinois se sont rencontrés le 28 septembre à Pékin et que les accords signés vont pouvoir libérer l'avancée des négociations pratiques.
Ainsi Energomash vient d'accueillir une délégation de l'Académie chinoise de la sixième corporation de science et technologie spatiale à Moscou. Les pourparlers vont pouvoir avancer et en particulier Energomash va pouvoir soumettre des accords à Roscosmos qui lui-même pourra les présenter au gouvernement pour ratification. En peu de mots il s'agit d'entrer dans une véritable coopération pratique d'ici à Janvier 2019.
Sujet de cette coopération: les moteurs à ergols liquides de différents types: oxygène-kérosène, oxygène-hydrogène mais aussi oxygène-méthane! Bref tout l'arsenal russe des moteur-fusées.
Pour les russes cette coopération est très importante car ils conservent des avances technologiques dans ces domaines et le marché chinois est de grande taille.
Source et crédits photographiques: Roscosmos