Tir d’essai (au sol) réussi du premier étage du lanceur Soyouz-5

Le premier étage du lanceur Soyouz-5 en test au TsNIIMash. Gros plan sur le moteur RD-170MV, ici dans sa version DI c'est-à-dire de test dynamique. Image d'archives.
Roscosmos a annoncé le succès de l'essai au sol du premier étage du lanceur Soyouz-5, équipé d'un moteur RD-171MV d'une poussée de 800 tonnes.
"Aujourd'hui, des essais de tir au sol du premier étage de la fusée Soyouz-5 ont été effectués au Centre d'essais scientifiques de l'industrie des fusées et de l'espace [NITs RKT]", a déclaré aux journalistes le service de presse de la société d'État, notant que les essais ont duré 160 secondes.
Roscosmos a souligné que la future [potentielle*] fusée super-lourde sera équipée du même étage que celui qui a été testé.
"Les tests d'aujourd'hui ouvrent la voie au lancement du Soyouz-5 depuis le cosmodrome de Baïkonour plus tard cette année", a déclaré le service de presse, ajoutant que des images des tests seront publiées le 11 octobre.
Soyouz-5 est un lanceur russe prometteur de classe moyenne, doté d'une capacité d'emport accrue.
Il est développé pour le lancement de satellites non habités en orbite basse terrestre dans le cadre du projet russo-kazakh Baïterek.
Le premier lancement est prévu fin décembre de cette année, et son exploitation à grande échelle est prévue pour 2028.
[KN: comme nous l'avons déjà dit dans d'autres articles, l'une des raisons du développement de Soyouz-5 est que son premier étage (avec son moteur RD-171MV) peut potentiellement servir au développement d'un lanceur super-lourd en réunissant 5 de ces étages. Le développement de ce lanceur super-lourd n'est pas programmé. Son concept a été développé il y a quelques années, puis arrêté en raison, officielle, qu'il ne fallait pas développer un tel lanceur sur des technologie anciennes, la mode des moteurs utilisant le couple méthane-oxygène liquide étant arrivée. En réalité ce lanceur super-lourd n'avait pas de...charge utile à court terme. En réalité la Russie n'avait pas, et n'a pas, les moyens financiers d'assumer un tel projet. Par ailleurs, les moteurs méthane-oxygène liquide ne s'imposent vraiment que pour des lanceurs réutilisables. Or les lanceurs super-lourds ne seront utilisés que très rarement (voir le cas du SLS américain, probablement aussi du lanceur lunaire chinois en développement). Seule exception le booster-heavy de SpaceX. Mais qui, selon nous, est surtout destiné à orbiter un grand nombre de satellites StarLink et dont un usage lunaire, voire martien reste, à ce jour, douteux. Néanmoins, la Russie veut (doit) constituer ce qu'elle appelle un "réserve scientifique et technologique" en cas de nécessité géo-politique dans le futur (comprendre "tenir sa place" face aux autres grandes nations si la "colonisation" de la Lune devait se réaliser).]Source: TASS; Crédits photographiques: RKTs Progress/TsNIIMash/Roscosmos et Sarafan Peresvyet

Le panache de fumée s'échapant du NITs RKP à Peresvyet lors de l'essai du premier étage de Soyouz-5 (moteur RD-171MV).