La photo d’un jour – 7 juillet 2025
L'astronaute de la NASA, Nicole Ayers, a photographié un sprite.
Le cosmonaute Konstantin Borissov nous en parle sur son blog.
Vous m'avez demandé quelle était la chose la plus insolite et rare que j'aie jamais vue dans l'espace. La réponse est : les sprites !
Il s'agit d'un phénomène atmosphérique rare et fascinant, qui consiste en de brèves décharges électriques dans la mésosphère, qui se produisent au-dessus de puissants orages. Leur teinte rougeâtre (due à la lueur de l'azote) et leur durée de quelques dixièmes de seconde les rendent extrêmement difficiles à observer depuis la Terre. Contrairement aux éclairs ordinaires qui frappent vers le bas, les sprites s'élancent vers le haut, atteignant des altitudes allant jusqu'à 130 km.
Pourquoi sont-ils difficiles à observer ?
- Courte durée : ils jaillissent et s'éteignent plus rapidement que les éclairs ordinaires ;
- Haute altitude : ils se forment entre 40 et 130 km, tandis que les éclairs ordinaires restent dans les basses couches de l'atmosphère ;
- Difficiles à observer : depuis la surface de la Terre, ils sont souvent recouverts de nuages, et la meilleure vue est depuis l'espace.
Comment avez-vous réussi à les photographier ?
Les astronautes de l'ISS utilisent des caméras sensibles et surveillent en permanence les phénomènes atmosphériques. Grâce à cela, il est possible de capturer des événements aussi fugaces que les sprites.
Faits intéressants :
1. Ils ont été découverts par hasard en 1989, lors de l'étude d'autres phénomènes atmosphériques.
2. Ils peuvent prendre différentes formes : « carottes », « colonnes » ou « méduses ».
3. Ils sont associés aux orages violents, mais ne présentent aucun danger pour les avions et les satellites.
Lorsque vous les voyez pour la première fois, vous ressentez un plaisir et une surprise inattendus.
Imaginez des nuages denses tout autour, couvrant presque toute la zone dans un rayon de 400 à 600 km. La surface de la Terre est comme recouverte d'une épaisse couverture de coton. Ça et là, ce coton est illuminé par des éclairs brillants frappant le sol. Comme vous observez l'ensemble du front orageux, les éclairs sont nombreux : 10 à 20 par seconde. Un spectacle époustouflant !
Et en plus de cette surprise, à la limite de l'irréel, on aperçoit soudain une longue et magnifique décharge, qui semble atteindre la limite supérieure de l'atmosphère. Difficile de la décrire avec des mots, et encore plus difficile à photographier.
J'ai eu beau observer tous les orages nocturnes qui coïncidaient avec mes temps libres d'observation, en six mois et demi d'expédition, je n'ai vu le lutin que deux fois. Mais j'ai vraiment envie d'en voir plus ! C'est donc une grande réussite que Nicole ait réussi à capturer une telle image il y a quelques jours !
Source: Cosmonaute Konstantin Borissov; Crédit photographique : astronaute de la NASA Nicole Ayers