Vladimir Solovyov: la durée maximale de séjour sur ROS devrait être de 11 mois

ROS, image d'artiste.

ROS, image d'artiste.

La durée des vols habités vers la future station orbitale russe (ROS) doit être limitée à 11 mois en raison de la situation radiologique en orbite terrestre polaire.

Cela découle de la présentation du concepteur général russe des systèmes et complexes habités, le concepteur général de RKK Energuya (qui fait partie de Roscosmos) Vladimir Solovyov.

Les vols vers l'ISS peuvent durer de plusieurs semaines (dans le cas d'expéditions de visite) à un an ou plus (pour les missions de longue durée). Le record de la mission la plus longue sur la station appartient aux cosmonautes de Roscosmos Oleg Kononenko et Nikolaï Choub : ils sont restés sur l'ISS pendant près de 374 jours.

"Pour une orbite avec une inclinaison de 96,8 degrés, il est nécessaire de limiter la durée du vol de l'équipage à onze mois (sur la base uniquement des conditions de radioprotection)", indique une diapositive de la présentation de Solovyov à l'assemblée générale de l'Académie des sciences de Russie.

Solovyov a souligné dans son rapport que dans un environnement radiologique non perturbé, les doses de rayonnement attendues en orbite polaire ne dépasseront pas les normes d'exposition aux rayonnements pour les membres d'équipage, qui s'élèvent aujourd'hui à 500 millisieverts par an. Selon lui, dans le cas de puissantes éruptions solaires, la dose augmente environ de 10 fois par rapport à l'orbite de l'ISS, mais même dans le cas le plus défavorable, elle ne dépassera pas 100 millisieverts - ce qui représente seulement les deux tiers de la valeur standard pour un exposition aiguë unique.

Selon le concepteur général, l'utilisation de la station orbitale [ROS] contribuera à constituer une base médicale et biologique pour les futurs vols habités vers la Lune, les astéroïdes et Mars, où la situation radiologique est beaucoup plus dangereuse que dans l'espace proche de la Terre.

Radioprotection de ROS

Le déploiement de la nouvelle station russe en orbite devrait débuter en 2027. ROS volera sur une orbite polaire avec une inclinaison allant jusqu'à 97 degrés - cela permettra d'observer depuis son bord toute la Russie, ainsi que la route maritime du Nord, d'importance stratégique, ce qui est aujourd'hui impossible à faire depuis le Segment russe de l'ISS, dont l'orbite n'est déviée du plan équatorial que de 51,6 degrés. Dans le même temps, l’exploitation d’une station en orbite polaire comporte des risques liés aux rayonnements et à d’autres facteurs.

Un certain nombre de travaux sont actuellement en cours pour protéger la station de tels effets - par exemple, les modules centraux et cibles de ROS seront équipés d'une couche protectrice d'épaisseur accrue utilisant des matériaux de radioprotection modernes. Il est également prévu que le ROS soit visité, c'est-à-dire qu'il puisse exister temporairement en mode sans pilote.

Par ailleurs, la situation radiologique en orbite polaire sera étudiée par le biosatellite Bion-M n°2, dont le lancement est prévu en mars 2025.

Source: TASS; Crédit graphique: Energuya/Roscosmos