Les curieux positionnements des simulateurs Soyouz au TsPK
Une curiosité de structure pour l'un des simulateurs Soyouz au TsPK.
Voici qu'au détour d'une photo publiée sur le site du TsPK nous découvrons une curiosité que nous n'avions jamais remarquée.
Sur la photo ci-dessus on peut voir trois simulateurs Soyouz: au premier plan (en bleu) le simulateur DON-Soyouz, puis le second, largement masqué par un escalier, et le troisième en arrière-plan.
On se rappelle que la partie "habitable" du vaisseau Soyouz se compose de deux parties: d'une part le module dit "de retour" ou "de commande" et d'une partie en "boule allongée" dénommée, selon les périodes "compartment orbital" (lorsque les premiers Soyouz réalisaient des vols autonomes sans rejoindre une quelconque station) ou "compartiment de service" désormais.
Comme on peut le voir avec le simulateur tout au fond de la salle, les deux éléments sont placés l'un en dessus de l'autre dans une configuration normale à l'identique de celle du vol réel.
Maintenant, si on regarde avec attention le simulateur DON-Soyouz (en bleu) on constate que si le module de descente est bien dans la même position verticale, il n'en va pas de même du module de service qui lui est positionné perpendiculairement au précédent, soit donc à l'horizontale!... De plus un accès supplémentaire (entre les deux modules) a été réalisé qui bien sûr ne peut exister dans la réalité de l'engin de vol.
Pourquoi cette position "contre nature" du module orbital ?
Pour comprendre il faut se rappeler que ce simulateur sert à l'entraînement des cosmonautes à une approche manuelle de la station (en cas de défaillance de l'approche automatique par caméra interposée). Dans cette procédure l'ingénieur de bord se situe dans le compartiment orbital (la "boule allongée") et guide, à l'aide de "jumelles" laser à travers un hublot situé dans une protuberance du module, le pilote situé dans le module de commande.
A ce hublot est attaché un système (assez encombrant, armoires grises en hauteur sur la photo) de simulation de l'image de la station. Il aurait fallu, si on avait voulu garder la disposition verticale classique, disposer ces armoires au-dessus du module orbital...pas facile. De plus l'ingénieur aurait alors dû se tenir couché pour avoir accès aux lunettes laser. Là aussi pas commode en présence de pesanteur.
Mais dans ce cas alors pourquoi n'avoir pas placé les deux modules simplement à l'horizontale? Pour la même raison: les trois cosmonautes du module de retour doivent être en position semi-couchée dans la configuration classique pour reposer confortablement sur le "fond" du module. C'est d'ailleurs pour cela que les simulateurs Soyouz (classiques donc) sont généralement placés à la verticale.
Crédit photographique: TsPK/Roscosmos