Roscosmos: une vingtaine de lancements cette année et pas de lancement pour la France

Dmitry Rogozine le DG de Roscosmos

Dmitry Rogozine le DG de Roscosmos © Sergueï Savostyanov/TASS.

Roscosmos procédera à une vingtaine de lancements spatiaux en 2022 face au refus de lancement des satellites OneWeb et à la mise à l'arrêt du pas de tir Soyouz du cosmodrome de Kourou.

Cela a été annoncé par le chef de la société d'État Dmitry Rogozine.

"Six lancements OneWeb ne partiront pas, dont celui que nous avons déjà retiré du lancement. Trois autres appareils qui devaient être lancés depuis Kourou, dont le véhicule de reconnaissance français, ne voleront pas. Le total des lancements en 2022<...> est quelque part autour 20 lancements", a-t-il déclaré.

Selon Rogozine, il était initialement prévu d'effectuer environ 32 lancements, ce qui serait un nombre record. L'an dernier, 25 lancements ont été effectués.

Par ailleurs, Roscosmos ne lancera pas le satellite du gouvernement français, dont le lancement était prévu pour cette année. Cela a été rapporté aux journalistes par le directeur général de la société d'État Dmitry Rogozine.

"Avant-hier, l'Agence spatiale européenne (ESA) nous envoie un papier disant qu'ils suspendent, mais en fait se retirent du projet ExoMars. Des milliers de personnes - nos scientifiques, scientifiques européens, passionnés d'espace - ont rêvé de cette mission. Et ces gens acceptent une décision absolument inadéquate d'arrêter un tel projet <...> Mais nous les punirons. Des lancements étaient prévus, y compris dans l'intérêt du gouvernement français, cette année. Cela signifie que ces appareils ne voleront pas" a-t-il dit.

Selon Rogozine, le lancement des appareils OneWeb a également été annulé. En conséquence, l'entreprise [OneWeb] subira un préjudice de 8 milliards d'euros, a déclaré le patron de Roscosmos.

Auparavant, l'ESA avait indiqué que le Conseil des gouverneurs de l'Agence spatiale européenne considérait qu'il était impossible, dans les conditions actuelles, de poursuivre la coopération dans le cadre de la mission russo-européenne ExoMars. L'ESA avait déclaré précédemment qu'elle considérait le lancement de la mission ExoMars comme peu probable en raison des sanctions anti-russes imposées en lien avec la situation en Ukraine.

Jeudi, Rogozine a déclaré que Roscosmos lancerait indépendamment une mission de recherche sur Mars.
Enfin, le complexe de lancement du cosmodrome de Kourou, qui sert à lancer les fusées russes Soyouz, pourrait être définitivement mis sous cocon. Cela a été annoncé aux journalistes par le directeur général de Roscosmos Dmitry Rogozine.

"Il peut être mis sous cocon pour toujours", a répondu Rogozine à la question d'un journaliste sur la possible mise sous cocon du pas de tir du cosmodrome de Kourou.

Il a expliqué que la Russie n'avait pas besoin d'un partenaire aussi peu fiable sous la forme de l'Agence spatiale européenne, qui se comporte d'une "façon folle".