Roscosmos travaille sur de nouvelles options pour l’exploitation de l’ISS

Une partie du segment russe de l'ISS avec le module Naouka (en bas de l'image), le module Prichal (en blanc) et son cargo-transporteur Progress encore attaché. Image d'archives.

Roscosmos travaille sur de nouvelles options pour la poursuite de l'exploitation de la Station spatiale internationale (ISS), dont les coûts doivent être régulièrement revus, car le projet est influencé par des circonstances extérieures, y compris celles non industrielles.

C'est ce qu'a déclaré Dmitry Strougovets, chef du Service de presse de Roscosmos, à RIA Novosti.

Auparavant, Roskosmos avait défini de nouvelles priorités dans le domaine des projets spatiaux. En particulier, la société d'État a annoncé des plans pour optimiser les coûts de mise en œuvre de l'ISS.

"Diverses options sont en cours d'élaboration pour la poursuite de l'exploitation du segment russe de la Station spatiale internationale, y compris dans le cadre des nouvelles conditions émergentes pour la coopération internationale", a déclaré Strougovets.

"Il convient de noter que, comme presque tous les grands projets, l'ISS est soumise à l'influence de circonstances externes et non industrielles, de sorte que les coûts de sa maintenance sont soumis à un examen régulier", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, hier Dmitry Rogozine a détaillé son point de vue sur Radio Spoutnik.

Dmitri Rogozine, directeur général de la société d'État Roscosmos, représentant spécial du président de la Fédération de Russie pour la coopération internationale dans l'espace, s'est exprimé sur la Radio Spoutnik sur les perspectives de poursuite des travaux avec les partenaires occidentaux sur la Station spatiale internationale.

Il a rappelé que les Etats occidentaux ont imposé des sanctions, notamment à l'encontre des entreprises de Roscosmos. Cela soulève la question de savoir si les partenaires étrangers sont prêts à poursuivre la coopération avec la partie russe sur les programmes spatiaux.

"J'ai prévenu mes collègues de la NASA, de l'Agence spatiale européenne, de l'Agence spatiale canadienne, nos autres partenaires de l'ISS que nous exigeons la levée des sanctions contre nos entreprises. J'ai signé trois lettres aujourd'hui : au sénateur (Bill) Nelson , qui dirige la NASA, à M. Josef Aschbacher, qui dirige l'Agence spatiale européenne, et au chef de l'Agence spatiale canadienne, et les ait exhorté à mener des procédures dans leurs pays pour lever les sanctions des entreprises de Roscosmos d'ici la fin mars", a déclaré Dmitry Rogozine sur la radio Spoutnik.

Selon lui, il existe un certain nombre de critères par lesquels les perspectives de travail ultérieur de la partie russe à la station seront déterminées.

"Pour décider comment nous allons travailler sur l'ISS, nous partirons de trois critères. Le premier est l'état technique de la station elle-même. Le second est la possibilité réelle pour nous de passer à une autre station, à une nouvelle étape, à une technologie plus avancée ... Le troisième critère est politique. Sommes-nous prêts à continuer à travailler avec ces partenaires non seulement sur terre, mais aussi dans l'espace. C'est une question très importante, et je crains que dans la situation actuelle, il vient au premier plan", a déclaré le chef de Roscosmos.

Il n'était pas d'accord avec l'affirmation selon laquelle l'espace est hors de la politique.

"Il y a une expression bien connue : l'espace est hors de la politique... L'activité spatiale, probablement à la différence de toute autre industrie de haute technologie, est une activité extravertie. Parce que tout ce qui se passe dans l'espace est une évidence pour tout le monde. C'est en fait une vitrine de la technologies du pays et une vitrine de la volonté nationale, car monter un grand projet avec un financement beaucoup moins riche que, disons, les Américains ou les Chinois est aussi une démonstration de la volonté nationale. Par conséquent, l'espace, c'est la politique dans sa forme la plus pure", a indiqué Dmitri Rogozine.

Il a également parlé de ce qui devrait être pris en compte lors de la planification de programmes spatiaux habités.

"Un homme dans l'espace n'est nécessaire que là où l'automatisation ne peut pas faire face. Parce que lorsqu'un homme apparaît, vous devez créer un grand nombre de systèmes de survie pour lui : vous avez besoin qu'il respire, qu'il aille aux toilettes, qu'il manger, qu'il se divertisse, qu'il fasse des exercices physiques, sinon dans deux semaines ça va commencer à se dégrader... Il faut comprendre pourquoi on a besoin d'une personne là-bas ?" a déclaré le chef de Roscosmos.

Source: RIA Novosti et Radio Spoutnik; Crédit photographique: Roscosmos/Cosmonaute Pyotr Doubrov