Les quatorze derniers lanceurs Proton-M…

Le lanceur Proton-M dédié au lancement du module Naouka.

Le lanceur Proton-M dédié au lancement du module Naouka. Image d'archives.

C'est toute une époque spatiale qui prendra fin en 2025: la fusée Proton-M va laisser la place au lanceur Angara...

Dans le cadre du programme prévu de lancements des lanceurs de classe lourde Proton-M, le Centre Khrounichev (qui fait partie de Roscosmos) a encore quatre fusées à fabriquer. Actuellement, dix lanceurs Proton-M sont entreposés et cette année, il est prévu d'achever la fabrication des quatre dernières fusées.

Le Proton va être remplacé par le lanceur de classe lourde Angara-A5, qui a été lancé avec succès en 2014, 2020 et 2021 dans le cadre des essais de conception de vol. Le lancement d'un cycle technologique complet pour la production de lanceurs Angara sur la base de la succursale d'Omsk du Centre Khrounichev (PO Polyot) est une tâche prioritaire pour Roscosmos.

L'exploitation du complexe de fusées spatiales Proton au cosmodrome de Baïkonour a commencé en 1965. A ce jour, 426 lancements du lanceur Proton ont été effectués dans ses différentes configurations. La configuration principale pour le lancement des charges utiles fédérales et commerciales est le lanceur Proton-M avec l'étage supérieur Briz-M.

Avec Proton ce sont aussi les moteurs du premier étage, les RD-276 (issus des RD-253 puis RD-275) qui vont disparaître: logique ces moteurs utilisent le couple tétroxyde d'azote/UDMH particulièrement toxique. C'est d'illeurs la principale raison de l'abandon du lanceur qui écologiquement présente un danger en cas de d'avarie au lancement. Ce couple est désormais utilisé que pour pour les vaisseaux spatiaux ou les étages d'injection. Il présente cependant un avantage puisqu'il est stockable contrairement au couple oxygène liquide/kérosène ou encore au couple oxygène liquide/hydrogène liquide qui sont difficile à maintenir à la température de fonctionnement.

Les moteurs des second et troisième étages seront également abandonnés: il s'agit des moteurs utilisant le même couple toxique de la série RD-020X soit actuellement les RD-0210, RD-0211 (second étage) et RD-0212 (troisième étage).

Sondes interplanétaires et modules des stations spatiales soviétiques ont tous été lancés avec ce lanceur mythique. Avec lui c'est aussi toute l'infrastructure Proton de Baïkonour (il n'existe pas d'autre cosmodrome susceptible de lancer cette fusée) qui va fermer ses portes, soit donc la partie la plus à l'Ouest du cosmodrome. Angara sera lancé ou bien de Plesetsk, le cosmodrome militaire nordique russe, ou bien du cosmodrome civil Vostochny en extrême-orient russe.

D'ici là le lanceur Proton a encore quelques challenges à relever dont l'un des premiers sera le lancement d'ExoMars 2022, cette année donc.

Sources et crédits photographiques: Roscosmos

Le lanceur Proton-M. En arrière plan le MIK 92A-50.

Le lanceur Proton-M et ses moteurs RD-276. En arrière plan le MIK 92A-50. Image d'archives.

Le lanceur Proton-M et sa charge utile le module Naouka, décolle de Baïkonour.

Le lanceur Proton-M et sa charge utile le module Naouka, décolle de Baïkonour. Image d'archives.