Le mystère des pistes tracées dans la salle de la centrifugeuse du TsPK éclairci !

Le "rover" dans le hall de la centrifugeuse.

Le "rover" dans le hall de la centrifugeuse.

Ceux qui nous suivent attentivement se rappelleront que nous avions repéré sur une photo d'entraînement des cosmonautes sur une des centrifugeuses du TsPK, de curieux tracés au sol, comme si un circuit de voitures pour enfants avait été construit dans cette enceinte. On imaginait une opération de vulgarisation... Que nenni!

Il s'git tout simplement de la nouvelle expérience Constellation-LM du TsPK qui consiste à comparer les capacités d'un cosmonaute avant et après un vol de longue durée et un retour sur Terre ou...sur une autre planète!

En effet ici on prévoit l'avenir et inévitablement, un jour, la nécessité pour un cosmonaute, après un séjour prolongé en apesanteur, puis un atterrissage (Lune ou Mars), de pratiquer des opérations précises. Comment la dextérité est-elle affectée par ces deux périodes, apesanteur puis retour à une certaine gravité?

Les chercheurs du TsPK ont donc imaginé de faire piloter un engin aux cosmonautes. Et le premier a tester le dispositif fonctionnel c'est...le prochain cosmonaute russe à se rendre dans l'espace (en octobre), Anton Shkaplerov: on enregistre ses données et on fera le même enregistrement à son retour.

Voici comment le site de Roscosmos et du TsPK rapporte l'expérience:

Au YTsPK, ils créent une base scientifique et technique pour la formation des cosmonautes de Roscosmos à la réalisation de programmes futurs sur d'autres planètes. Les spécialistes du Centre ont développé un stand de recherche scientifique:  un simulateur de véhicule pour se déplacer sur la surface lunaire.

"Le stand dynamique simule les principaux paramètres des rovers lunaires: le type de dispositif de propulsion, les commandes, le système d'affichage d'informations, les capteurs de paramètres de mouvement", a déclaré Pavel Dolgov, chef adjoint du département de recherche et de test du TsPK.

La piste est divisée en sept sections, en cours de déplacement, le cosmonaute doit faire face à des virages de difficulté variable, se rendre à un point de contrôle, prendre un objet et faire demi-tour, contourner les obstacles, effectuer un certain nombre d'éléments en sens inverse. Pour acquérir des compétences de contrôle stables pour un tel appareil, cinq formations sont nécessaires, dont deux avec l'utilisation de la combinaison spatiale Sokol.

«Dans une combinaison spatiale, bien sûr, c'est plus difficile à faire, compte tenu de son poids et de son angle de vision réduit. Le gant est assez rigide, et il n'est pas très pratique de faire fonctionner le joystick», a partagé le cosmonaute de Roscosmos Anton Shkaplerov .

Très probablement, il sera le premier à effectuer une course similaire non seulement avant, mais après l'expédition spatiale. Anton Shkaplerov a été nommé commandant de l'équipage de l'ISS-66, qui doit aller en orbite en octobre 2021. Sa doublure Oleg Artemyev a également acquis les compétences nécessaires au cours de la formation.

«Désormais, les cosmonautes, inclus dans les équipages des prochaines expéditions vers l'ISS, participent à la formation. Ils apprennent à conduire un véhicule et répéteront les courses avant le vol et après leur retour sur Terre. Nous comparerons les données de base et verrons comment les conditions du vol spatial ont affecté la capacité de contrôler l'appareil», a déclaré Pavel Dolgov.

Les spécialistes de la TsPK n'ont pas seulement créé un stand dynamique. Ils ont développé des méthodes pour mener une expérience, traiter ses résultats, enregistrer tous les paramètres et même avant que les cosmonautes ne deviennent des participants à la recherche. Des travaux préparatoires ont été menés tout au long de l'année.

«Nous disposons de données expérimentales sur les paramètres techniques du contrôle: la vitesse de déplacement sur tout l'itinéraire et le long de ses tronçons, la consommation d'énergie, la quantité et la qualité d'actions de contrôle émises, etc.», a expliqué Pavel Dolgov. "Nous recevons maintenant une grande quantité de données statistiques, dont l'étude nous permettra de préparer des recommandations pour les développeurs d'équipements similaires et pour les spécialistes du TsPK, qui préparent les cosmonautes aux vols et mènent des recherches médicales. Entre autres, les indicateurs physiologiques de l'activité du cosmonaute sont surveillés pendant le processus d'entraînement."

Les résultats des courses sont évalués par des experts, chacun dans sa propre direction. Après une série de formations, le cosmonaute remplit un questionnaire qui reflète son opinion et ses recommandations sur divers aspects du processus de contrôle. L'expérience est menée dans le cadre du travail de recherche "Sozvezdie-LM" (Constellation-LM), dont le but est d'évaluer la possibilité pour un cosmonaute d'effectuer des activités complexes d'opérateur après avoir effectué des vols spatiaux de longue durée puis dans des conditions de surcharge, ainsi que obtenir des données expérimentales sur la qualité des opérations.

Sources et crédits photographiques: TsPK/Roscosmos

Un moniteur suit le parcours du cosmonaute lors de l'exercice.

Un moniteur suit le parcours du cosmonaute lors de l'exercice.

Une ancienne nacelle de la centrifugeuse sert de point de dépôt pour des objets lors de l'exercice.

Une ancienne nacelle de la centrifugeuse sert de point de dépôt pour des objets lors de l'exercice.

Anton Sshkaplerov au commande du "rover".

Anton Sshkaplerov au commande du "rover".

Anton Sshkaplerov au commande du "rover".

Anton Sshkaplerov au commande du "rover".