Rogozine autorise la création du lanceur Angara A3 mais…
Modèles du lanceur Angara chez Khrunitchev.
L'Angara A3, qu'est-ce?
Tout simplement une version de classe moyenne du lanceur Angara.
On rappellera que le premier étage de du lanceur Angara est constitué d'URM (Universal Rocket Module) en nombre variable utilisant le même pas de lancement. Aujourd'hui seules les versions A1 et A5 ont volé c'est-à-dire les version utilisant 1 ou 5 URMs. Ceci parce que les besoins actuels pour les missions nationales sont principalement représentées par des charges soit légères soit lourdes, c'est-à-dire respectivement 3,5 T et 24 T en orbite basse. Une version A3, avec donc 3 URMs pour le premier étage porterait la charge utile à environ 15 T...c'est-à-dire pratiquement dans le même domaine que la future Soyouz-5 avec ses 17 T.
Aujourd'hui, le directeur général de Roscosmos, Dmitry Rogozine, a autorisé la création d'une fusée porteuse de classe moyenne Angara-A3.
"Quant à l'Angara-A3, sa production est possible, mais pas évidente, car dans cette classe apparaîtra bientôt Soyouz-5 avec une capacité de charge de 17 tonnes", a écrit Rogozin sur Facebook.
En avril 2019, Rogozine a déclaré lors d'une conférence de presse que Roscosmos n'avait jamais été impliqué dans les travaux de création d'une fusée Angara-A3 moyenne. Auparavant, il a étéprposé la conception en Russie de la fusée Angara-A3 de taille moyenne, mais le 1er avril 2019, Rogozine a annoncé qu'elle ne serait pas créée, car le lanceur Soyouz-5, similaire en termes de capacité de charge, était en cours de développement.
La position de Roscosmos a-t-elle évolué? Sans doute pas vraiment. Néanmoins il ne sera sans doute pas difficile et peu couteux de développer ce type de lanceur puisque cela ne nécessitera que d'établir une version du logiciel de vol, une réalisation que Khrounitchev pourrait sans doute financer sur ses propres fonds.
Et puis peut-être que les Russes se disent que Soyouz-5 n'ayant qu'un seul pas de lancement à Baïkonour, la possibilité d'avoir en réserve, en cas de coup dur sur celui-ci, ou même pire un problème politique avec le Kazakhstan, un lanceur de classe moyenne pouvant être lancé depuis le territoire russe (Plesetsk ou Vostochny) serait une garantie d’indépendance pour l'accès à l'espace...
Source: TASS
Différents modèles du lanceur Angara. L'Angara-A3 correspond au second modèle en partant de la gauche. Image d'archives ©Roscosmos.