Comment sortir d’Orël? En rappel !…

Les ingénieurs testent le système de corde de rappel. Youri Usachev depuis le vaisseau dirige la manœuvre.

Les ingénieurs d'essai d'Energuya  ont testé un nouveau dispositif de corde de rappel (KSU) pour le futur vaisseau piloté Orël.

Avec la taille significativement augmentée par rapport au vaisseau soyouz, de nouvelles questions pratiques se posent: ainsi celle de comment faire pour sortir du vaisseau par ses propres moyens.

Si l'atterrissage se fait selon ce qui est prévu, les équipes de récupération seront là presque instantanément et mettrons en place un système pour accéder à l'écoutille placée sur le côté du nouveau vaisseau.

Mais si l'atterrissage a lieu dans une zone non prévue, ou bien encore sur l'eau, il peut être important que les cosmonautes puissent sortir du vaisseau par leurs propres moyens, en particulier si les équipes de récupération mettent du temps à parvenir dans la zone.

Sur le soyouz, vu sa taille modeste et l'existence d'une seule écoutille, il était concevable, et c'est arrivé, que les cosmonautes sortent d'eux même: soit le vaisseau est couché et il suffit de ramper vers l'extérieur une fois l'écoutille ouverte (elle s'ouvre vers l'intérieur). Si le vaisseau est debout la tâche est plus difficile mais les cosmonautes peuvent encore sauter sur le sol ou s'y laisser glisser. En cas d'arrivée sur l'eau, c'est encore plus simple puisqu'il s'agit alors de sauter dans l'eau.

Avec Orël c'est plus délicat: vu sa taille, encore augmentée par les pieds d'atterrissage, il n'est pas question de se laisser glisser au sol. En cas d'arrivée sur l'eau, la sortie par l'écoutille du haut est imposée mais ne permet pas de sauter dans l'eau comme sur soyouz car le cosmonaute percuterait alors la base du vaisseau, beaucoup plus large sur Orël.

Alors comment faire? La solution semble résider dans l'utilisation d'un système de corde de rappel avec bloqueur et descendeur ce que les Russes nomme KSU. Encore faut-il déterminer quel type de KSU en fonction des avantages et inconvénients de chaque système.

Les tests ont donc eu lieu au centre de développement technologique et de formation du personnel du "ZEM" V.D. Vachnadze (la branche fabrication d'Energuya), où est installé le modèle du PTK.

Huit ingénieurs d'essais ont participé à l'expérience, dont deux cosmonautes expérimentés, Alexandre Kaleri et Youri Usachev.

Le test s'est déroulé en deux étapes: d'abord, chaque ingénieur de test a testé le KSU indépendamment à un rythme lent, puis les mouvements se sont déroulés en combinaisons spatiales, divisés en équipages.

Désormais, les ingénieurs de test d'Energuya doivent identifier les avantages et les inconvénients des différents systèmes KSU. L'étape suivante consistera à effectuer des tests avancés du KSU sélectionné et à rédiger des instructions étape par étape pour son utilisation pour les cosmonautes.

Sources et crédits photographiques: Energuya/Roscosmos

Youri Usachev descend en rappel le long du module de retour d'Orël.

Youri Usachev étudie le système de rappel. Connaissances en alpinisme requises...

Il y a de quoi se faire mal, d'autant que à la verticale de l'écoutille se situe l'un des pieds d'atterrissage.

Test cette fois-ci avec les scaphandre Sokol. C'est Alexandre Kaleri qui essaie le premier.

Nouvel essai et tout ça avec le masque contre le virus...