Vaisseau Orël: 4 zones d’atterrissage et de maintenance préliminaires vont être aménagées

Vue d'artiste du PTK © www.russianspaceweb.com.

Alors que le développement du nouveau vaisseau piloté russe se poursuit à un rythme soutenu pour tenir les délais d'un premier lancement fin 2023, début 2024, Roscosmos commence à se préoccuper de mettre en place les conditions du retour sur Terre de la partie réutilisable, à savoir le véhicule de retour (VA).

Rappelons d'abord quelques données sur ce vaisseau piloté: son nom technique est en russe PTK (Пилотируемый Транспортный Корабль pour Vaisseau de Transport Piloté). Après avoir pris un temps le nom de "Federatsya" il a été renommé finalement Orël (en russe: Орёл) qui se prononce à peu près comme Oryol en français. Il sera composé d'un module de propulsion (DO pour Dvigatelny Otsek), d'un compartiment habitable et de commande (KO) et d'un module dit d’agrégation (AO). Le module de propulsion ne revient pas sur Terre et seul l'ensemble VA (pour Vozvrashaemy Apparat pour Véhicule de Retour), comprenant le KO et le AO, reverra le sol.

Les russes ont voulu doter le nouveau vaisseau de pattes d'atterrissage (4) et d'un système de rétro-fusées destiné à améliorer la précision du point d'atterrissage. En effet, jusqu'à présent, le vaisseau soyouz revient sur Terre sous son parachute. Bien que désormais la précision d'atterrissage approche quelques kilomètres seulement, il est impossible de faire mieux en raison des mouvements d'air (le vent), même si la trajectoire est en elle-même très précise. Pour Orël les russes, après maints débats, ont opté pour un système hybride: 3 parachutes qui seront, dans la toute dernière partie de la descente, secondés par des rétro-fusées permettant d'accroitre la précision d'atterrissage. Cette précision est en effet nécessaire: se poser sur des pieds est confortable pour les cosmonautes, mais cela nécessite un terrain dénué de relief ou de végétation, c'est-à-dire un terrain préparé ou naturellement plat. De plus les russes ont choisi de faire atterrir leur futur vaisseau, quoi de plus normal, sur leur territoire et non plus au Kazakhstan. Or le territoire russe est de façon générale, très boisé ou/et escarpé. Il faut donc sélectionner des zones d'atterrissage, les préparer et les équiper. En effet, outre l'atterrissage dans de bonnes conditions, et puisque le module de retour doit être réutilisable, il faudra localement un minimum d'équipement capable de lui apporter les "premiers soins" avant de le renvoyer à Moscou pour le reconditionnement en vue du vol suivant.

C'est donc à la mise en place de ces zones d'atterrissage que fait référence une information de l'agence RIA Novosti qui fait mention d'un appel d'offre publié sur le site consacré aux marchés publics.

Selon ces informations Roscosmos prévoit de sélectionner quatre zones en Russie pour l'atterrissage du nouveau vaisseau spatial habité Orël à son retour de la Lune et de la Station spatiale internationale.

"Dans les zones d'atterrissage et de maintenance préliminaires du véhicule de retour du vaisseau de transport habité (VA PTK), des conditions doivent être prévues pour l'atterrissage en toute sécurité du VA PTK lorsque le vaisseau revient de la lune, par descente régulière et contrôlée de l'orbite terrestre avec une inclinaison de 51,6-51,7 degrés si les conditions balistiques appropriées sont fournies", indiquent les documents.

"Au total, quatre zones dotées de personnel pour l'atterrissage et l'entretien préliminaire du VA PTK sont nécessaires (dont une de réserve) situées près de la latitude nord de 51,6 degrés avec un espacement de latitude de 10 à 20 degrés", indiquent les documents.
Ces zones seront sélectionnées sur les territoires terrestres de la Russie dans le cadre d'un avant-projet de création d'un complexe de zones d'atterrissage et d'entretien préliminaire du VA PTK, dont le coût de développement atteindra 102,7 millions de roubles. Un travail à effectuer d'ici au 15 novembre 2020.
Les documents indiquent encore que les zones de débarquement ne devraient pas être à plus de 500 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans un terrain désert, sans arbres et plat, sans grandes rivières, étangs, marécages infranchissables et structures dangereuses.
Source: RIA Novosti