Les essais d’atterrissage du module de commande d’Ariol pourraient débuter durant la seconde moitié de 2020
L'agence TASS rapporte que selon des sources dans l'industrie spatiale russe, les essais d'atterrissage du module de descente (ou encore appelé module de descente, ou encore de retour) du futur vaisseau piloté russe Ariol (anciennement dénommé Federatsya) devraient débuter dans la seconde partie de 2020.
Le vaisseau, qui devrait débuter ses essais en vol (en mode non piloté) en 2023, va présenter une innovation majeure, à savoir le retour sur des "pattes".
Traditionnellement les vaisseaux pilotés russes, contrairement à ceux des USA, reviennent sur terre. L'atterrissage du soyouz se réalise sous un parachute avec, dans la dernière phase, à environ 1 m du sol, l'allumage de rétrofusées. Le choc est relativement brutal. De plus, s'il y a du vent, le parachute a tendance à entraîner la capsule une fois au sol et la coucher. On a même vu lors d'un atterrissage par temps de neige la capsule être traînée sur plusieurs dizaines de mètre. Cet atterrissage brutal avait d'ailleurs poussé les ingénieurs du premier vaisseau habité soviétique, le vostok, à prévoir l'éjection du cosmonaute avant que le vaisseau ne touche le sol, les deux entités revenant ainsi sur Terre de façon séparée.
Pour Ariol, les ingénieurs ont voulu améliorer le système en prévoyant des pieds extractibles pour amortir le choc. La raison de ce choix n'est pas uniquement le confort des cosmonautes mais aussi pour éviter au matériel d'être endommagé puisque cette partie du vaisseau doit être réutilisable (une dizaine de fois)! Mais outre la présence de pieds, il s'agit aussi d'améliorer la précision du point d'atterrissage: du fait de l'utilisation de parachutes, cette précision est de plusieurs kilomètre ou dizaines de kilomètre car sensible aux conditions atmosphériques c'est-à-dire au vent. Cette imprécision devrait être atténuée par la mise en route de moteurs d'orientation. Ces moteurs ne serviront pas seulement à compenser les effets atmosphériques mais aussi à pouvoir dans les derniers instants du retour à choisir un lieu d'atterrissage dégagé. En effet le retour du vaisseau, s'il se fait à proximité du cosmodrome Vostochny, devra affronter des terrains plutôt boisés. Rien à voir avec les espaces dégagés de la steppe kazakh. Bien sûr des zones d'atterrissage seront prévues dépourvues d'obstacles majeurs, mais impliquant que la précision de retour soit suffisante.
C'est donc ce type de retour que devront tester les ingénieurs d'Ariol. Il faut certainement s'attendre à des difficultés. Et donc la nécessité de démarrer les essais. Si le matériel est prêt..
Source: TASS et crédit d’illustration www.russianspaceweb.com