Arbuzov à propos des moteurs d’Energomash

Igor Arbuzov, DG d'Energomash.

Igor Arbuzov, le DG du Holding EnergoMash des moteurs-fusée russes, a donné une interview au journal Kommersant.

A cette occasion on apprend quelques informations sur la politique menée par cette société.

Tout d'abord, à propos des négociations et des possibles collaborations avec la Chine, il précise qu'il n'est pas question de réaliser des transferts de technologie. Sinon "que nous reste-t-il?" interroge-t-il. Néanmoins il dit suivre de près les développement chinois dans le domaine des lanceurs super-lourds et est prêt à coopérer dans divers domaines dont celui des moteurs à Hydrogène/oxygène liquide et des moteurs au méthane.

Par ailleurs il revient sur le moteur RD-171M et sa modernisation RD-171MV pour le lanceur Soyouz-5. Il rappelle les échéances: premier essai "à chaud" (c'est-à-dire avec allumage) en 2019, en 2021 le premier exemplaire commercial sera délivré à l'utilisateur (RKT Progress/Energiya) pour le premier lancement du lanceur Soyouz-5 (charge non pilotée) en 2022. Le second exemplaire pour un lancement piloté sera disponible en 2023 pour un lancement en 2024. La création de cette révision (passage du RD-171M au RD-171MV, V pour Vostochny) coûtera au budget fédéral 7 milliards de roubles (conception d'un prototype, tests, révisions).

En ce qui concerne les moteurs RD-171 dont S7 Space (la plateforme de lancement en mer Sea-Launch) compte faire l'acquisition, Igor Arbuzov précise que le contrat n'a pas encore été signé et que selon toute évidence ce sera l'ancienne version (RD-171M) qui sera vendue. Néanmoins il ne sait pas qui et où sera intégré ce moteur. S'il ne la nomme pas, on pense évidemment à l'Ukraine (Youzmash producteur de la fusée Zenit). Dans un second temps la plateforme pourrait être modernisée pour accueillir une version de la Soyouz-5 (et donc le moteur RD-171MV).

Enfin Igor Arbuzov a indiqué qu'Energomash était prêt à fournir des moteurs au Brésil, même si le gouvernement avait changé. Cette fourniture pourrait passer par la création d'une "Joint-venture" ou d'une licence de fabrication.

Source et crédit photographique: TASS, TASS et TASS d'après une interview dans Kommersant