Un projet de fusée réutilisable chez Khrunitchev
Khrunitchev fait savoir qu'il travaille sur une nouvelle proposition de fusée dont le premier étage serait réutilisable.
On le sait les russes doutent de la pertinence économique de cette solution. Mais il n'y a pas que la question économique, il y a aussi la question de l'image. Le constructeur des fusées Proton et Angara semble aussi céder à la mode suite aux remarquables succès technologiques de SpaceX avec les étages de la fusée Falcon qui reviennent se poser verticalement pour être (peut-être) réutilisés. Sans qu'on sache si cette technique est financièrement intéressante, la stratégie de SpaceX a marqué les esprits et la société en profite pour rafler la mise de la NASA et de l'argent public.
Khrunitchev, qui se débat dans de sérieuses difficultés financières, ne veut pas être en reste avec des concurrents russes ou étrangers, d'autant que cette société a présenté, il y a bien longtemps, bien avant SpaceX (en 2001), un prototype de premier étage réutilisable, qui était d'ailleurs, une évolution de celui de la fusée Angara.
Energiya avait il y a bien longtemps, pour sa fusée du même nom, envisagé une récupération par parachute des premiers étages.
Le projet actuel, qui sera soumis en juillet au TsNIIMASH (l'autorité scientifique et technologique de Roscosmos), fera des propositions sur au moins trois possibilités de récupération du premier étage: tout d'abord le concept déjà envisagé il y a bientôt 20 ans, de retour avec une aile qui se met en position et un moteur atmosphérique. Ensuite le retour par parachute et petits moteurs-fusée. Enfin le retour type SpaceX verticalement par freinage par remise à feu des moteurs de l'étage.
Il faut bien comprendre que pour réutiliser un étage il faut un moteur qui supporte plusieurs missions (sans quoi c'est inutile). Ensuite il faut que la technique de retour n'alourdisse pas excessivement l'étage au risque de pénaliser gravement ses performances. Aujourd'hui SpaceX doit supporter le carburant nécessaire au freinage et le poids des pieds pour l'atterrissage en douceur. Est-ce qu'un autre système serait à même de diminuer le coût en performance et rendre cette technique financièrement avantageuse?
Source: Novosti Kosmonavtiki. Crédit photographique: Anatoly Zak - RussianSpaceWeb.com