Exomars: l’atterrisseur russe pointe le bout de son nez
Rappelons tout d'abord le projet Exomars: d'abord conçu comme une collaboration Europe-USA, le projet visant à l'exploration par engins automatiques de Mars, suite au retrait de la partie américaine, a été reconfigurée avec le Russie. Cette dernière devant fournir les deux fusées Proton destinées à une mission en deux temps. La première étape a eu lieu en 2016 (Exomars 2016) et visait d'une part à satelliser en orbite de Mars un engin (le TGO) permettant à la fois de servir de relais aux communications avec la Terre et d'autre part de réaliser des mesures chimiques et physiques de l'environnement et du sol martien. Ajouté à cela un démonstrateur devait servir à tester les techniques d'atterrissage. Ce démonstrateur a raté, hélas, sa mission, une erreur dans le logiciel ayant conduit à l'arrêt des moteurs trop loin du sol où il a fini écrasé. Cependant pour le reste, la mission a été un total succès et les mesures prévues par l'orbiteur vont bientôt débuter. La seconde étape (renommée Exomars 2020) était prévue lors de la fenêtre de 2018. Mais des obstacles de diverses natures (économiques, techniques, organisationnelles) ont conduit à repousser la mission à la fenêtre suivante, en 2020, si toutefois les délais sont tenus.

Maquette de test pour l'atterrisseur . Crédits NPO Lavochkine
Premiers test du module de descente
Si une collaboration interétatique est fortement bénéfique du point de vue financier, elle pose souvent des problèmes à la fois de compatibilité et d'intégration, sans compter les obstacles administratifs.
Néanmoins NPO Lavochkhine, chargé en Russie de ce projet, a avancé avec la construction de maquettes de test structurel et fonctionnel. Ainsi des essais cinétiques d'atterrissage sur un stand mimant le sol de mars ont été réalisés et une maquette d'intégration de l'atterrisseur a été réalisée afin de vérifier les solutions retenues pour l'installation des équipements scientifiques, le cheminements des câbles et lignes de fluides et la faisabilité de fabrication des différents éléments.
Les chefs de l'ESA et de Roscosmos ont tenu un sommet
Le 15 décembre dernier, un sommet s'est tenu à l'ESTEC, aux Pays-Bas, pour discuter non seulement d'Exomars 2020 mais aussi des futures collaborations entre l'ESA et la Russie sur l'exploration lunaire, l'ISS et le projet de "Deep-Space Gateway" (Port de l'espace lointain).
A été également mis-au-point un agenda afin d'assurer à la fois l'exécution du projet Exomars dans les temps mais aussi la défense de ce projet en mai 2018 devant les autorités.
Sources: Roscosmos, RussianSpaceWeb, NPO Lavochkhine